Communications interventriculaires CIV – Symptômes et traitement

By: Astolpho Frappier

Communications interventriculaires CIV - Symptômes et traitement

Communications interventriculaires (CIV)

La communication interventriculaire (CIV) est la présence de trou(s) dans la cloison (septum) qui sépare les ventricules gauche et droit, créant un "shunt gauche-droit" où le sang circule inversément entre les deux ventricules. Quels sont les symptômes de la CIV ? Comment évolue-t-elle ? Quel est le traitement ?

  1. Qu’est-ce qu’une communication interventriculaire ?
  2. Évolution de la maladie
  3. Facteurs influençant l’évolution de la CIV
  4. Symptômes d’une CIV mal tolérée
  5. Traitement de la CIV

Qu’est-ce qu’une communication interventriculaire ?

Une communication interventriculaire (CIV) correspond à la présence persistante d’un trou dans la cloison interventriculaire qui sépare les deux ventricules.

  • Ce trou, qui joue un rôle dans la circulation sanguine fœtale, se referme normalement à la naissance;
  • Dans le cas contraire, cette CIV entraîne un "shunt gauche-droit" : le sang oxygéné du ventricule gauche est dirigé vers le ventricule droit en raison d’une pression supérieure.

En conséquence, la quantité de sang oxygéné qui doit être distribuée dans tout le corps par le ventricule gauche est réduite, car une partie du sang "fuit" vers le ventricule droit. Cela ralentit la croissance du corps, car les os, les muscles, etc., ont besoin de sang pour se développer.

En revanche, le débit sanguin du ventricule droit vers les poumons est augmenté. Cela crée un excès de sang dans les poumons, composé du sang droit prévu et du sang gauche provenant du ventricule gauche. Cet excès de sang entraîne une surcharge des capillaires pulmonaires, augmentant ainsi la pression. Cette hyperpression provoque des lésions bronchiques et vasculaires irréversibles. Les artères pulmonaires dilatées compriment les bronches, ce qui réduit la circulation de l’air et favorise les infections respiratoires.

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Pour faire face à cet excès de sang, les capillaires pulmonaires s’épaississent et la pression artérielle pulmonaire augmente. Lorsqu’elle devient très élevée, elle dépasse la pression systémique, ce qui entraîne un shunt inverse où le sang du ventricule droit passe dans le ventricule gauche. Cela provoque une cyanose. Dans ce cas, l’évolution de la maladie est rapidement fatale, car les lésions pulmonaires ne peuvent pas être réparées chirurgicalement. Cela explique la gravité de cette affection.

On distingue 4 types de CIV en fonction des valeurs des pressions pulmonaires. Ces shunts "gauche-droite", qui associent une mauvaise perfusion du territoire systémique et une surperfusion du territoire pulmonaire, sont observés non seulement dans les CIV, mais aussi dans les communications interauriculaires et le canal artériel.

Évolution de la maladie

La CIV peut rester totalement asymptomatique et se refermer progressivement au fil des mois ou des années, sans autre symptôme qu’un souffle systolique en forme de rayons de roue.

Ces CIV bien tolérées n’entraînent ni insuffisance cardiaque, ni retard de croissance, ni cyanose. Le cardiologue surveille régulièrement ces enfants.

Facteurs influençant l’évolution de la CIV

  • La taille de la CIV ;
  • La réaction de la circulation pulmonaire à l’augmentation du débit et de la pression ;
  • La présence éventuelle d’une sténose pulmonaire secondaire de gravité variable.

Une endocardite peut survenir lors d’une extraction dentaire ou en cas de caries dentaires profondes.

Symptômes d’une CIV mal tolérée

Parfois, une CIV est mal tolérée. Les signes révélateurs apparaissent entre le 1er et le 6e mois de vie :

  • Un arrêt de la prise de poids ;
  • Des difficultés respiratoires pendant les tétées ;
  • Des sudations abondantes ;
  • Une respiration rapide avec tirage et toux ;
  • Des infections respiratoires fréquentes ;
  • Un gros foie ;
  • Un deuxième bruit cardiaque anormal (traduisant une hypertension pulmonaire) ;
  • Des tremblements visibles sur la poitrine ;
  • Des troubles de la ventilation.
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Traitement de la CIV

Dans un premier temps, un traitement médicamenteux peut être envisagé en cas de symptômes causés par une CIV modérée. Il peut inclure :

  • Le furosémide, un diurétique pour éliminer l’excès de liquide dans l’organisme ;
  • La digoxine, pour renforcer la fonction de pompe cardiaque ;
  • Et/ou un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, qui a pour objectif de détendre les vaisseaux sanguins pour faciliter le travail cardiaque.

En cas d’échec du traitement médicamenteux pour l’insuffisance cardiaque, une exploration hémodynamique est réalisée pour déterminer les indications chirurgicales. La fermeture chirurgicale de la CIV peut être effectuée dès l’âge de 3 à 6 mois. Exceptionnellement, chez les nourrissons plus jeunes, une protection des poumons contre l’hyperpression vasculaire peut être réalisée en effectuant une ligature (banding) de l’artère pulmonaire. La mortalité augmente avec les pressions pulmonaires. Elle est également plus élevée avant 6 mois et en dessous de 5 kg.

Lorsqu’il n’y a pas d’insuffisance cardiaque, la correction chirurgicale est généralement effectuée vers l’âge de 4 ou 5 ans si le débit pulmonaire est égal ou supérieur au double du débit systémique. Le risque opératoire est de 2%.

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