Le suivi de grossesse

By: Astolpho Frappier

Le suivi de la grossesse

Chaque femme enceinte bénéficie de 7 consultations médicales qui permettent de suivre le déroulement de la grossesse. Trois échographies assurent le bon développement de votre enfant et des examens biologiques complètent ce suivi. Zoom sur le suivi de grossesse.

  1. Les éléments de l’examen clinique
  2. Examens complémentaires

Les éléments de l’examen clinique

Le poids de la femme enceinte est noté à chaque visite. La prise de poids doit être en moyenne de 8 à 12 kg au total. Pendant le premier trimestre, la femme ne grossit que peu, ou pas du tout ; parfois même elle perd du poids ; à partir du 4e mois, elle prend environ 1,5 kg par mois.

A terme, les kilogrammes se répartissent ainsi :

  • la mère : l’utérus a pris 800 à 900 g ; les seins, 400 à 500 g ; le volume sanguin a augmenté de 1 à 1,5 l ; il y a une rétention d’eau physiologique d’environ 1 l ; enfin 2 à 3 kg de graisses ont été mis en réserve.
  • l’enfant pèse en moyenne 3 à 3,5 Kg ; le placenta 500 à 700 g ; le liquide amniotique 7 à 800 g.

Si la prise de poids est nettement inférieure à ces chiffres, il y a risque d’accouchement prématuré et d’hypotrophie fœtale. Si au contraire, elle est nettement supérieure, il peut apparaître une toxémie gravidique, des troubles veineux ou articulaires ; l’accouchement sera également plus difficile.

Tension artérielle et hauteur utérine

La tension artérielle est prise systématiquement à chaque visite. Elle doit rester inférieure à 13/8.

La perception des mouvements fœtaux par la femme enceinte est un élément important qui témoigne de la vitalité du fœtus. La mère sent bouger son bébé à partir du 3° ou 4° mois. L’arrêt de perception des mouvements actifs pendant 2 ou 3 jours consécutifs doit l’inquiéter et l’amener à consulter.

La hauteur utérine (HU) est notée régulièrement à partir du 4e mois. On utilise un centimètre de couturière ; la hauteur utérine mesure la distance entre la partie supérieure du pubis et le fond utérin qu’on détermine par la palpation abdominale.

En moyenne, les chiffres normaux pour le terme sont

Terme : 4 mois 1/2 5 mois 6 mois 7 mois 8 mois 9 mois H.U.: à l’ombilic 20 cm 23,5 cm 26,5 cm 30 cm 33 cm

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Les échographies

L’auscultation des bruits du cœur fœtaux se fait grâce à un stéthoscope à ultrasons qui repose sur l’effet Doppler :

Les cavités cardiaques sont mobiles et donnent lieu à un signal sonore dès la 10e semaine. La fréquence cardiaque du fœtus est d’environ 190 à 200/mn vers la 9e semaine, et d’environ 130 à 150 à la 14e semaine, plus rapide que le rythme cardiaque maternel.

Cet examen permet à la mère d’entendre battre le cœur de son bébé dès le début de sa grossesse et de faire partager ce plaisir au père s’il assiste à la consultation.

L’interrogatoire recherche également l’existence de contractions utérines, normalement peu fréquentes, irrégulières, non douloureuses. Dans le cas contraire, ces contractions peuvent devenir inquiétantes et faire craindre un accouchement prématuré.

Examen du 9e mois et pronostic de l’accouchement

L’examen du 9e mois est plus particulier ; en plus des éléments précédents, il doit permettre d’apprécier le pronostic de l’accouchement.

  • Le médecin recherche d’abord si le bassin a été traumatisé (fracture) ou siège d’une maladie (rachitisme, ostéoarthrite tuberculeuse. ).
  • Il s’enquiert de la durée et du déroulement des accouchements précédents, du poids des enfants à la naissance, d’une difficulté éventuelle au cours du travail.
  • Puis il examine l’utérus, sa souplesse, ses dimensions ;
  • par la palpation abdominale, il note la position du fœtus par rapport à l’utérus et au pelvis. Il évalue la quantité de liquide amniotique.

Le toucher vaginal associé au palper abdominal confirme la présentation (céphalique, en siège, transversal), étudie la qualité du col (long ou court, ferme ou dilaté) et celles du segment inférieur (qui doit être mince et bien formé).

  • Il étudie l’état des parties molles, la dimension du périnée, la largeur de la vulve ; il cherche une infiltration œdémateuse, un état cicatriciel éventuel ; enfin, il explore le bassin, c’est-à-dire la filière génitale osseuse.

Cet examen clinique pourra en cas de doute être complété par une radiopelvimétrie.

Examens complémentaires

L’examen des urines recherche une protéinurie et une glycosurie

A chaque visite prénatale, la femme urine dans un petit flacon stérile ; grâce à des bandelettes réactives, il est possible de déceler la présence de protéines (en particulier l’albumine) ou de sucres réducteurs dans les urines. Normalement, cette recherche doit rester négative. En cas de positivité de l’un de ces deux examens, un dosage plus précis est demandé au laboratoire.

Une protéinurie vraie témoigne d’une altération de la fonction rénale : les glomérules lésés laissent filtrer ces grosses molécules. Le médecin doit trouver la cause de cette protéinurie pour la traiter.

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Il doit toutefois se méfier car il existe des fausses protéinuries qui ne font que refléter l’existence d’une infection urinaire reconnue sur l’examen cytobactériologique des urines.

Une glycosurie peut être normale chez la femme enceinte. Le dosage précis doit être fait par le laboratoire. En cas d’anomalie, le médecin pratiquera un bilan plus poussé.

Le groupe sanguin et le facteur rhésus sont systématiquement demandés sauf si la femme porte sur elle une carte de groupe attestant qu’elle a déjà subi deux examens pour cette détermination.

Si la femme est rhésus positif, il n’y a aucun problème ; elle devra seulement apporter avec elle sa carte de groupe le jour de l’accouchement pour le cas où une transfusion serait nécessaire.

Par contre, si elle est rhésus négatif, elle devra subir tous les mois la recherche d’agglutinines irrégulières dans son sang.

La recherche d’Infections sexuellement transmissibles

La sérologie de la syphilis et des autres IST (infections sexuellement transmissibles : sida, hépatite B) est effectuée lors du premier examen prénatal. La recrudescence actuelle de la syphilis comme celle des autres MST explique l’augmentation des avortements spontanés précoces et des malformations congénitales. Dépistée avant le 5e mois, et correctement traitée, la syphilis n’aura pas de conséquence sur le fœtus.

Les sérodiagnostics de la toxoplasmose et de la rubéole

Le sérodiagnostic de toxoplasmose permet de savoir si la femme a déjà contracté cette maladie souvent inapparente cliniquement. La toxoplasmose est une maladie sans danger pour la mère mais qui présente un très grand risque de malformation pour le fœtus.

Le sérodiagnostic de rubéole permet de savoir si la femme est protégée ou non contre cette maladie bénigne pour elle mais très grave pour le fœtus.

Une NFS (Numération Formule sanguine) est pratiquée lors du premier examen. Elle permet de dépister une anémie qui sera corrigée par la prescription de fer et d’acide folique.

Des frottis cervicovaginaux peuvent être pratiqués pour dépister un éventuel cancer du col. Ils permettront de vérifier par ailleurs la bonne imprégnation progestative du col au début de la grossesse.

L’échographie obstétricale est l’examen fondamental du suivi de la grossesse.

L’amniocentèse

L’amniocentèse consiste à ponctionner le liquide amniotique à l’aide d’une aiguille qui traverse la peau, la paroi abdominale et la paroi utérine de la mère.

Le liquide amniotique contient des éléments qui proviennent de la peau et des urines du fœtus. Le médecin repère le placenta et l’embryon par échographie. Il introduit l’aiguille à travers le segment inférieur de l’utérus en prenant garde de ne pas blesser le fœtus.

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15 à 20 ml de liquide sont prélevés et envoyés dans un laboratoire spécialisé.

L’amniocentèse permet de dépister certaines maladies génétiques ou anomalies chromosomiques du fœtus. Les résultats sont obtenus en deux ou trois semaines. L’amniocentèse précoce n’est pratiquée que lorsque des éléments permettent de craindre ces anomalies et qu’un avortement thérapeutique est envisagé en cas d’affirmation d’un diagnostic pénible.

L’amnioscopie

L’amnioscopie est pratiquée lorsque l’obstétricien craint une souffrance fœtale. Il s’agit d’un examen simple, pratiqué dans certains cas en fin de grossesse, après 41 semaines d’aménorrhée.

Il permet de voir à travers les membranes transparentes le liquide amniotique (couleur etc) et la présentation (tête ou siège).

Un tube rigide, coiffé d’un mandrin mousse, est passé à travers le vagin, puis à travers l’orifice cervical jusqu’au pôle inférieur de l’œuf. Le médecin regarde au travers de ce tube.

La présence de liquide teinté témoigne d’un souffrance fœtale.

La radiographie des poumons n’est plus obligatoire.

L’hormone chorionique gonadotrophique (HCG ) est à la base des réactions immunologiques de grossesse.

La quantité d’HCG augmente du début de la grossesse à la fin de la 12e semaine d’aménorrhée. Elle diminue ensuite très rapidement. C’est donc une hormone du premier trimestre

Son étude s’avère utile dans le diagnostic et la surveillance d’une grossesse moléculaire où son taux est généralement très augmenté.

L’HCG est également élevée dans les grossesses gémellaires.

Le dosage est intéressant également pour le diagnostic précoce de la grossesse extra-utérine.

Le dosage est intéressant également pour le diagnostic précoce de la grossesse extra-utérine.

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