Compléments alimentaires et surdosage chez les séniors

By: Astolpho Frappier

Compléments alimentaires et surdosage chez les séniors

Compléments alimentaires et seniors : attention aux surdosages

Pour éviter les carences et garder la forme, de plus en plus de personnes de plus de 60 ans consomment des compléments alimentaires. Or, avec les apports alimentaires et médicamenteux, il existe des risques liés aux excès en tel ou tel nutriment. Pour éviter le surdosage, nos conseils vous aiguilleront vers un usage raisonné des compléments alimentaires1.

  1. L’intérêt des compléments alimentaires après 60 ans
  2. Une consommation poussée par une offre commerciale croissante
  3. Compléments alimentaires et aliments enrichis : des risques possibles mais rares
  4. Quelques conseils avant d’opter pour les compléments alimentaires

Prendre des compléments alimentaires devrait apporter plus de bénéfices pour la santé que de risques. Cependant, les données scientifiques fiables sur le sujet restent peu nombreuses, notamment concernant l’effet "cocktail" des compléments alimentaires : en effet, en plus de l’alimentation qui contribue déjà aux apports en nutriments, certains médicaments peuvent également en contenir. D’où un risque de surdosage potentiellement dangereux pour la santé, soit l’inverse de l’effet escompté.

Si tout le monde est concerné, ce sont les seniors qui semblent les plus exposés du fait d’une polymédication fréquente. C’est pourquoi ils doivent être particulièrement vigilants.

L’intérêt des compléments alimentaires après 60 ans

Que ce soit pour favoriser le mieux-être (confort articulaire et digestif), réduire les facteurs de risque (hypertension artérielle, surpoids) ou maintenir son capital santé (vitalité, mémoire, ralentissement du vieillissement cellulaire grâce aux antioxydants…), les compléments alimentaires sont indiqués dans bien des cas pour les seniors, en plus d’une alimentation équilibrée.

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Les compléments alimentaires peuvent être divisés en plusieurs catégories selon ce qu’ils contiennent :

– Des substances à effet physiologique (prébiotiques, probiotiques, produits naturels)

– Des plantes ou extraits de plantes (vigne rouge, canneberge, bourrache…).

Selon Karine de la Rouère, Diététicienne–Nutritionniste à Paris 15ème2 , "il n’existe pas de complément alimentaire spécifique aux seniors mais des protocoles micro-nutritionnels personnalisés qui doivent être mis en place et adaptés aux besoins de chacun et de préférence de manière préventive". Cependant, il est bon de rester attentifs quant au choix des produits en raison d’une offre variée accessible à tous.

Une consommation poussée par une offre commerciale croissante

En France, 27 % des femmes et 13 % des hommes consomment régulièrement (sur une durée moyenne de 3 à 4 mois par an) des compléments alimentaires3 . "Si les effets physiologiques attendus sont nombreux (défenses naturelles, articulations, digestion, cœur/vaisseaux, détente/sommeil, confort urinaire, mémoire/intellect, vision/acuité visuelle), l’efficacité des compléments alimentaires n’est cependant que rarement établie scientifiquement dans les conditions réelles d’utilisation ; c’est-à-dire une prise de compléments alimentaires sur une durée de 3 semaines, associée à une alimentation équilibrée)" témoigne le Professeur Marie-Paule Vasson de la Faculté de Pharmacie de Clermont-Ferrand4 . C’est donc aux consommateurs (et notamment les personnes âgées qui peuvent être plus vulnérables) de prendre du recul face aux publicités accrocheuses de certains compléments alimentaires vendus par exemple sur internet, sur des salons ou dans des foires.

Compléments alimentaires et aliments enrichis : des risques possibles mais rares

L’absorption simultanée de plusieurs produits apportant des ingrédients similaires (compléments alimentaires et aliments enrichis) n’est pas recommandée. En effet, si vous prenez un mélange de vitamines en comprimé et que vous consommez en même temps des produits laitiers enrichis en vitamines D, de la margarine enrichie en vitamine A et du jus d’orange enrichi en vitamine C, il est probable que vous soyez en surdosage. Avec à la clé des risques accrus : par exemple, au-delà une consommation supérieure à 1 g par jour de vitamine C au quotidien5 peut entraîner calculs rénaux, maux d’estomac ou diarrhées.

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La prévention du stress oxydant, impliqué dans le développement de nombreuses pathologies (cardiovasculaires, cancers), est souvent alléguée parmi les effets biologiques des compléments alimentaires. "Cependant les cocktails antioxydants (contenant vitamines C et E, b-carotène, zinc, sélénium…), dont les doses sont parfois supra-nutritionnelles, doivent être utilisés avec précaution. Des essais cliniques de supplémentation à dose pharmacologique, voire à dose nutritionnelle, ont en effet démontré une augmentation de l’incidence, notamment de pathologies cancéreuses chez des personnes à risque, comme les fumeurs par exemple" poursuit le Professeur Marie-Paule Vasson6.

Quelques conseils avant d’opter pour les compléments alimentaires

La principale démarche est de faire le point avec un professionnel de santé (diététicien- nutritionniste ou votre médecin traitant) pour évaluer vos habitudes alimentaires et votre hygiène de vie. Dans le cadre d’un déséquilibre, la mise en place d’un protocole micro-nutritionnel personnalisé avec un thérapeute spécialisé pourra être envisagée en plus d’une alimentation équilibrée et diversifiée. "Un bilan sanguin n’est pas toujours obligatoire pour établir un protocole en micro-nutrition car ce dernier ne permet pas toujours de mettre en évidence certains déficits comme le manque de magnésium par exemple". Dans tous les cas, si vous investissez dans des compléments alimentaires, privilégiez ceux recommandés par votre médecin et provenant d’un laboratoire respectant la réglementation Française.

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