Colopathie mettre des mots sur les maux

By: Astolpho Frappier

Colopathie : mettre des mots sur les maux

Léa souffre d’un syndrome du côlon irritable. Elle a très mal au ventre, surtout la nuit, et pleure beaucoup. On m’a conseillé un régime strict et de la patience, en me disant que cela peut durer plusieurs mois, voire années. Pour l’instant, je ne trouve pas de menu qui améliore ses douleurs. Existe-t-il des traitements pour les enfants ?

L’avis du médecin : Le syndrome du côlon irritable est la première cause de douleurs abdominales chez l’enfant*. Une fois écarté le reflux gastro-œsophagien, une parasitose intestinale ou une allergie aux protéines du lait de vache, on s’attelle au traitement du syndrome qui est le même que celui de l’adulte ; on ne guérit pas de la colopathie fonctionnelle. Aux médicaments qui soulagent, des antispasmodiques, on associe des conseils diététiques : privilégier les fruits et légumes cuits en cas de symptômes de la colopathie, manger doucement en mastiquant, supprimer les bonbons et les sodas. Chez l’enfant aussi, le stress peut diminuer le seuil de déclenchement des douleurs…

Saphia : Existe-t-il des traitements ?

Je souffre de douleurs abdominales, mes selles sont molles quand je n’ai pas de diarrhée. Tout va bien pendant deux semaines, puis tout se détraque pendant quelques jours. J’ai l’impression que les douleurs empirent. Qui dois-je consulter ? Que dois-je prendre ?

L’avis du médecin : Un médecin généraliste en premier lieu, éventuellement suivi d’un gastro-entérologue, qui évaluera l’intensité des troubles, leur caractère récent, etc. La présence de saignements, un amaigrissement involontaire, ou de nouveaux troubles doivent inciter à consulter. Les diagnostics les plus inquiétants sont écartés à l’aide d’examens complémentaires. Ensuite, un traitement est proposé, comprenant des conseils d’hygiène et une alimentation appropriée accompagnés de la prise d’antispasmodiques. Le rythme du traitement sera adapté aux symptômes de chacun.

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Jean : Le stress est-il vraiment en cause ?

Ma copine souffre depuis plusieurs années d’une colopathie fonctionnelle, mais refuse catégoriquement l’idée que celle-ci puisse être d’origine psychosomatique. Pourtant, les informations sur cette maladie disent le contraire. J’essaie régulièrement de la convaincre en lui rappelant que ses troubles réapparaissent lorsqu’elle est stressée. Comment faire pour l’aider à accepter que sa maladie est d’origine psychologique ?

L’avis du médecin : Le stress n’explique pas tout… Même avec un même niveau de stress, certaines personnes développeront une colopathie et d’autres non. Ce dont on est sûr, c’est que le seuil de douleur est deux à trois fois plus bas chez un colopathe que chez une personne "normale" : autrement dit, les récepteurs intestinaux des colopathes sont deux à trois fois plus sensibles à la douleur. Souvent, les colopathes refusent d’admettre le rôle psychosomatique de leurs troubles par peur du jugement de leur entourage et des médecins. Cependant, il est important de reconnaître à la fois l’aspect organique et la part psychologique de la colopathie pour pouvoir bénéficier de techniques de relaxation ou de sophrologie.

Laura : Mes maux de tête s’ajoutent à ma colopathie !

En plus de ma colopathie, j’ai également des maux de tête terribles qui surviennent par périodes et durent plusieurs jours. On attribue toujours tout cela au stress, alors que je ne travaille pas à cause de tous ces problèmes. Je n’ose même pas imaginer comment je vivrais si j’avais des obligations.

L’avis du médecin : Les personnes atteintes de colopathies ont statistiquement plus de troubles fonctionnels associés, tels que des douleurs lors des rapports sexuels, des cystites à urines claires ou des migraines par exemple. Ils subissent également plus d’interventions chirurgicales pour des douleurs réelles mais mal diagnostiquées. Il est donc important de poser un diagnostic clair de la colopathie et de discuter ouvertement de tous les symptômes avec votre médecin.

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Sophie : Quel régime adopter ? Je vis un enfer !

J’ai 29 ans et je suis maman de deux enfants de 3 ans et demi et de 5 mois. Je souffre de maux de ventre depuis plusieurs années et les médecins ont diagnostiqué une colopathie fonctionnelle. Cette maladie n’est pas mortelle et ne conduit pas à des pathologies plus graves, mais c’est un problème horrible à vivre : je n’arrive plus à supporter cela. Je ne digère rien, je n’ose donc plus manger et je suis presque anorexique. J’en suis même arrivée à passer tous mes aliments au mixeur pour m’assurer qu’ils passent bien. Mes symptômes ne sont pas complètement partis, mais au moins je digère mieux. Dîner chez les autres est devenu très compliqué, donc je sors de moins en moins… Je ne sais pas si je pourrai continuer à vivre comme ça pendant des années.

L’avis du médecin : Compte tenu de la dégradation de votre qualité de vie et en l’absence d’une explication rationnelle des raisons de cette maladie, il est conseillé d’adopter une approche pragmatique : le principal objectif est de soulager les symptômes. Pour cela, une prise en charge multidisciplinaire avec un diététicien, un psychologue, votre médecin traitant et/ou un gastro-entérologue est recommandée. Cela vous aidera à mieux vivre avec votre maladie et à trouver une solution adaptée.

Anne : Peut-on prendre des médicaments à long terme ?

J’avais des problèmes de colopathie à tendance diarrhéique. Aujourd’hui, mes troubles du transit et les maux de ventre se sont presque tous dissipés, mais je me pose une petite question : est-ce risqué de prendre un antispasmodique tous les jours depuis environ un an ? J’ai essayé de nombreux médicaments, comme beaucoup de colopathes, mais celui-ci, associé à un suivi psychologique, est le seul traitement qui m’ait véritablement aidé sur le long terme.

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L’avis du médecin : Aucun patient hypertendu ou hypercholestérolémique ne se pose la question d’interrompre un traitement qui lui réussit, bien que l’hypertension artérielle ou le taux élevé de cholestérol ne provoquent pas de symptômes perceptibles… Il est important de faire régulièrement le point avec votre médecin, qui décidera avec vous de la poursuite ou non de votre traitement et l’adaptera en fonction de l’évolution de votre maladie.

Merci au Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologue, Paris

Merci au Dr Philippe Godeberge, gastro-entérologue, Paris

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