DEPAKOTE – Valproïque acide – Posologie

By: Astolpho Frappier

DEPAKOTE - Valproïque acide - Posologie

Le traitement par valproate doit être évalué et surveillé chaque année par un médecin spécialiste expérimenté dans la prise en charge du trouble bipolaire. Cette évaluation annuelle permet de s’assurer de l’efficacité du traitement et de sa tolérabilité chez chaque patient.

Le médecin spécialiste doit réévaluer, chaque année au moins, le traitement par valproate afin de vérifier s’il reste le traitement le plus approprié pour la patiente.

Le médecin spécialiste doit discuter du formulaire annuel d’accord de soins au moment de l’instauration du traitement et lors de chaque évaluation annuelle et s’assurer que la patiente a bien compris son contenu. Le formulaire d’accord de soins doit être rempli et signé par le médecin prescripteur et la patiente (ou son représentant légal).

Pour les femmes envisageant une grossesse, il est recommandé de consulter un médecin spécialiste expérimenté dans la prise en charge du trouble bipolaire. Si nécessaire, le traitement par valproate doit être arrêté et éventuellement remplacé par une autre thérapie (médicamenteuse ou non) avant la conception et avant l’arrêt de la contraception.

Pendant la grossesse, le traitement par DEPAKOTE est contre-indiqué et doit être immédiatement interrompu en cas de découverte d’une grossesse. Les patientes enceintes sous valproate doivent consulter un médecin spécialiste expérimenté dans la prise en charge du trouble bipolaire afin d’arrêter le traitement et d’envisager d’autres options. Les patientes exposées au valproate pendant leur grossesse ainsi que leurs partenaires doivent être orientés vers un médecin spécialisé ou expérimenté en tératologie pour évaluation et conseils.

Le pharmacien doit s’assurer de donner à chaque dispensation de valproate la carte patiente et de s’assurer que les patientes comprennent son contenu. Les patientes doivent être informées de contacter immédiatement un médecin spécialiste si elles envisagent ou suspectent une grossesse.

Des documents d’information sont fournis aux professionnels de santé et aux patientes pour les aider à éviter toute exposition foetale au valproate. Une carte patiente et une brochure d’information doivent être fournies à toutes les patientes prenant du valproate.

Un formulaire annuel d’accord de soins doit être rempli et signé par le médecin spécialiste et la patiente (ou son représentant légal) lors de l’instauration du traitement et lors de chaque réévaluation annuelle du traitement par valproate.

Chez les hommes en âge de procréer, des études suggèrent un risque accru de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants dont le père a été traité par le valproate dans les 3 mois précédant la conception. Les patients doivent être informés de ce risque et discuter avec leur médecin des mesures contraceptives efficaces pendant le traitement et au moins trois mois après son arrêt.

Le traitement par valproate peut entraîner des troubles cognitifs ou extrapyramidaux chez certains patients, pouvant être confondus avec une démence ou une maladie de Parkinson. Ces troubles sont réversibles à l’arrêt du traitement.

Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium par comprimé.

Les interactions médicamenteuses avec DEPAKOTE peuvent diminuer ou augmenter les concentrations plasmatiques d’autres médicaments, il est donc important de surveiller la réponse clinique et d’adapter si nécessaire les posologies pendant le traitement en cas d’association.

En cas de surdosage, les mesures à prendre en milieu hospitalier comprennent l’évacuation gastrique si nécessaire, le maintien d’une diurèse efficace et la surveillance cardiorespiratoire. Dans les cas graves, une épuration extra-rénale peut être pratiquée.

En cas de surdosage en valproate entraînant une hyperammoniémie, de la carnitine peut être administrée par voie IV pour tenter de normaliser les taux d’ammonium.

Grossesse et allaitement DEPAKOTE

Le « divalproate de sodium » est composé d’une molécule de valproate de sodium et d’une molécule d’acide valproïque dans un rapport 1/1. Les données cliniques suivantes sont celles obtenues avec le valproate de sodium.

Le valproate est contre-indiqué (voir rubriques Contre-indications et Mises en garde spéciales et précautions d’emploi) :

  • pendant la grossesse ;
  • chez les femmes en âge de procréer, sauf si toutes les conditions du programme de prévention de la grossesse sont remplies.
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Utilisation chez les hommes en âge de procréer : voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d’emploi « mise en garde » et le paragraphe « Hommes en âge de procréer » ci-après.

Tératogénicité et effets neuro-développementaux

L’utilisation du valproate, qu’il soit en monothérapie ou en polythérapie, est fréquemment associée à des issues de grossesses anormales. Les données disponibles montrent un risque accru de malformations congénitales majeures et de troubles neuro-développementaux, à la fois en monothérapie et en polythérapie avec le valproate, par rapport à la population non exposée au valproate. Il a été montré que le valproate traverse la barrière placentaire chez l’animal et chez l’Homme (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). Chez l’animal, des effets tératogènes ont été démontrés chez la souris, le rat et le lapin (voir rubrique Données de sécurité préclinique).

Une méta-analyse (incluant des registres et des études de cohortes) a montré qu’environ 11 % des enfants nés de mères épileptiques traitées par le valproate en monothérapie pendant leur grossesse avaient des malformations congénitales majeures. Ceci est supérieur au risque de malformations majeures rencontré dans la population générale (environ 2 à 3 %).

Le risque de malformations congénitales majeures chez les enfants exposés in utero à une polythérapie d’antiépileptiques incluant le valproate est plus élevé que celui lié à une polythérapie d’antiépileptiques sans le valproate.

Ce risque est dose-dépendant lors d’une monothérapie avec le valproate et les données disponibles suggèrent qu’il est dose-dépendant lors d’une polythérapie avec le valproate. Cependant, aucune dose seuil excluant ce risque n’a pu être déterminée.

Les données disponibles montrent une incidence accrue de malformations mineures et majeures. Les malformations le plus souvent rencontrées incluent des anomalies de fermeture du tube neural (de l’ordre de 2 à 3 %), des dysmorphies faciales, des fentes labiales et fentes palatines, des craniosténoses, des malformations cardiaques, rénales et uro-génitales (notamment hypospadias), des malformations des membres (notamment aplasie bilatérale du radius) et des syndromes polymalformatifs touchant diverses parties du corps.

L’exposition in utero au valproate peut également entraîner un déficit auditif ou une surdité due aux malformations de l’oreille et/ou du nez (effet secondaire) et/ou à la toxicité directe sur la fonction auditive. Les cas décrivent une surdité ou un déficit auditif unilatéral(e) et bilatéral(e).

Les évolutions n’ont pas été rapportées pour tous les cas. Lorsque les évolutions sont rapportées, il n’y pas eu de rétablissement dans la majorité des cas.

L’exposition in utero au valproate peut entraîner des malformations oculaires (notamment des colobomes et une microphtalmie), qui ont été rapportées conjointement à d’autres malformations congénitales. Ces malformations oculaires peuvent affecter la capacité visuelle.

Les études mettent en évidence que le valproate entraîne un risque accru des troubles neuro-développementaux chez les enfants exposés in utero. Le risque de troubles neuro-développementaux (y compris l’autisme) semble dose-dépendant lorsque le valproate est utilisé en monothérapie mais les données disponibles ne permettent pas de déterminer une dose excluant ce risque.

Lorsque le valproate est administré en polythérapie avec d’autres médicaments antiépileptiques pendant la grossesse, les risques de troubles neuro-développementaux chez l’enfant ont également été significativement augmentés par rapport à ceux de la population générale ou ceux nés de mères épileptiques non traitées.

La période à risque de ces effets est incertaine et la possibilité d’un risque pendant toute la grossesse ne peut être exclue.

Lorsque le valproate est administré en monothérapie, les études menées chez des enfants d’âge préscolaire exposés in utero au valproate montrent que jusqu’à 30 à 40 % d’entre eux présentent des retards de développement dans la petite enfance, tels que des retards dans l’acquisition de la parole et de la marche, des capacités intellectuelles diminuées, des capacités verbales (parole et compréhension) diminuées ainsi que des troubles de la mémoire.

Le quotient intellectuel (QI) mesuré chez des enfants d’âge scolaire (6 ans) exposés in utero au valproate est en moyenne de 7 à 10 points inférieur à celui des enfants exposés à d’autres antiépileptiques. Bien que le rôle des facteurs confondants ne puisse être exclu, il est prouvé que cette diminution de QI observée chez les enfants exposés in utero est indépendante du QI maternel.

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Les données sur l’évolution de ces troubles à long terme sont limitées.

Les données disponibles provenant d’une étude basée sur la population montrent que les enfants exposés in utero au valproate ont un risque accru de présenter des troubles du spectre de l’autisme (environ 3 fois plus fréquent) et d’autisme infantile (environ 5 fois plus fréquent), par rapport à la population non exposée dans l’étude.

Des données disponibles provenant d’une autre étude basée sur la population montrent que les enfants exposés in utero au valproate ont un risque accru de développer le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) (environ 1,5 fois plus fréquent), par rapport à la population non exposée dans l’étude.

Autres risques chez le nouveau-né

De très rares cas de syndrome hémorragique ont été rapportés chez les nouveau-nés de mères traitées par valproate pendant la grossesse. Ce syndrome hémorragique est lié à une thrombopénie, une hypofibrinogénémie et/ou une diminution des autres facteurs de coagulation. Une afibrinogénémie a également été rapportée et peut être fatale. Toutefois, ce syndrome doit être distingué du déficit en facteurs de la vitamine K induit par le phénobarbital et les inducteurs enzymatiques. Un bilan d’hémostase normal chez la mère ne permet pas d’éliminer des anomalies de l’hémostase chez le nouveau-né. Par conséquent, à la naissance, un bilan comprenant une numération plaquettaire, un dosage du fibrinogène, les tests et les facteurs de coagulation sera pratiqué chez les nouveau-nés.

Des cas d’hypoglycémie ont été rapportés chez des nouveau-nés de mères traitées avec du valproate au cours du troisième trimestre de leur grossesse.

Des cas d’hypothyroïdie ont été rapportés chez des nouveau-nés de mères traitées avec du valproate pendant la grossesse.

Un syndrome de sevrage (en particulier agitation, irritabilité, hyperexcitabilité, nervosité, hyperkinésie, troubles du tonus, tremblements, convulsions et troubles de l’alimentation) peut survenir chez les nouveau-nés de mères traitées avec du valproate pendant le troisième trimestre de la grossesse.

Femmes en âge de procréer

Chez les femmes en âge de procréer, le traitement par DEPAKOTE ne doit pas être utilisé sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux autres traitements. Si aucune autre thérapeutique alternative (médicamenteuse ou non) n’est possible, DEPAKOTE ne peut être instauré qu’à condition de respecter le programme de prévention de la grossesse (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d’emploi), notamment :

  • qu’elles ne soient pas enceintes (test de grossesse plasmatique d’une sensibilité d’au moins 25 mUI/ml négatif à l’instauration du traitement et à intervalles réguliers pendant le traitement) ;
  • qu’elles utilisent au moins une méthode de contraception efficace ;
  • et qu’elles soient informées des risques liés à l’utilisation de valproate pendant la grossesse.

Chez ces femmes, le rapport bénéfice-risque doit être réévalué attentivement et à intervalles réguliers au cours du traitement (au moins annuellement). Le traitement doit impérativement être interrompu dès qu’une grossesse est envisagée (ou en cas de découverte d’une grossesse).

Médicaments contenant des œstrogènes :

Les médicaments contenant des œstrogènes, y compris les contraceptifs hormonaux contenant des œstrogènes, peuvent augmenter la clairance du valproate, ce qui pourrait entraîner une diminution de la concentration sérique du valproate et potentiellement une diminution de son efficacité (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d’emploi et Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions).

Si une grossesse est envisagée :

Chez les femmes envisageant une grossesse, un médecin spécialiste expérimenté dans la prise en charge des troubles bipolaires doit être consulté, le traitement par valproate doit être arrêté et, si nécessaire, remplacé par une thérapeutique alternative (médicamenteuse ou non) avant la conception et avant que la contraception soit arrêtée.

Le traitement par DEPAKOTE ne doit pas être interrompu sans avoir consulté un médecin spécialiste expérimenté dans la prise en charge du trouble bipolaire.

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Une supplémentation en acide folique avant la grossesse et en début de grossesse pourrait diminuer le risque d’apparition d’anomalies du tube neural inhérent à toute grossesse. A titre d’information, les données disponibles ne mettent pas en évidence d’action préventive de l’acide folique sur les malformations liées au valproate.

Le valproate utilisé dans le traitement du trouble bipolaire est contre-indiqué pendant la grossesse (voir rubriques Contre-indications et Mises en garde spéciales et précautions d’emploi). Le traitement par DEPAKOTE doit impérativement être interrompu dès qu’une grossesse est envisagée ou en cas de découverte d’une grossesse. En raison du risque de décompensation dans le post-partum, une réévaluation par un médecin spécialiste devra être effectuée au plus tôt après l’accouchement.

Dans le cas d’une patiente dont la grossesse aurait été exposée au valproate, celle-ci doit être immédiatement orientée vers un médecin spécialisé dans la prise en charge du trouble bipolaire afin d’envisager l’ensemble des options thérapeutiques alternatives (médicamenteuses ou non).

Les patientes dont la grossesse aurait été exposée au valproate ainsi que leurs partenaires doivent être orientés vers un médecin spécialisé ou expérimenté en tératologie pour évaluation et recevoir des conseils concernant la grossesse exposée :

  • une surveillance prénatale spécialisée doit être instaurée en vue de détecter d’éventuelles anomalies touchant le tube neural ou d’autres malformations ;
  • un suivi rapproché du développement neurocomportemental de l’enfant est à instaurer et une prise en charge adaptée doit être mise en place au plus tôt en cas de nécessité.

Risque pour les enfants nés de pères traités par le valproate

Les données issues d’une étude rétrospective conduite sur la base de registres scandinaves suggèrent une augmentation du risque de troubles neuro-développementaux chez les enfants (de 0 à 11 ans) dont le père a été traité par le valproate dans les 3 mois précédant la conception comparativement à ceux dont le père était traité par la lamotrigine ou le lévétiracétam.

Les limites de cette étude ne permettent pas à ce stade de conclure sur ce risque potentiel et des données complémentaires sont nécessaires.

Par mesure de précaution, le prescripteur doit informer les patients en âge de procréer de ce risque potentiel.

Il doit discuter avec eux :

  • de la nécessité de mettre en place des mesures contraceptives efficaces pendant le traitement et au moins trois mois après l’arrêt de celui-ci,
  • de la possibilité d’alternatives thérapeutiques pour les patients qui envisagent de concevoir un enfant,
  • de ne pas faire de don de sperme pendant le traitement par valproate et au moins trois mois après l’arrêt du traitement (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d’emploi).

Le risque de troubles neuro-développementaux pour les enfants conçus par des pères arrêtant le valproate plus de trois mois avant la conception n’est pas connu.

Le valproate est excrété dans le lait maternel à une concentration comprise entre 1 % et 10 % des niveaux sériques maternels. Des troubles hématologiques ont été observés chez des nouveau-nés/nourrissons allaités par des femmes sous traitement (voir rubrique Effets indésirables).

La décision d’interrompre l’allaitement ou de suspendre le traitement par DEPAKOTE doit tenir compte du bénéf

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