Techniques de chirurgie cardiaque

Les chirurgiens en cardiologie peuvent aujourd’hui effectuer des interventions impensables il y a quelques années. Ils peuvent remplacer les parties défectueuses du cœur, réguler les battements cardiaques, adapter de nouveaux vaisseaux, offrant ainsi une gamme d’interventions adaptées à chaque pathologie. Cet article présente les techniques couramment utilisées et les perspectives thérapeutiques offertes par la recherche.

1. L’angioplastie ou la dilatation artérielle
2. L’ablation
3. Les interventions valvulaires
4. Le stimulateur cardiaque implantable ou pacemaker
5. La cardioversion
6. Le pontage coronarien
7. La revascularisation par laser
8. La transplantation cardiaque

L’angioplastie ou la dilatation artérielle

L’angioplastie est utilisée depuis 1977 pour rétablir le flux sanguin normal dans les artères rétrécies par une plaque d’athérosclérose. Elle consiste à insérer un cathéter muni d’un ballonnet dans l’artère bouchée, qui une fois gonflé, dilate l’artère et rétablit le flux sanguin. Cependant, dans les six mois suivant l’intervention, trois complications peuvent survenir :

• Un recul élastique de la paroi artérielle, réduisant son diamètre ;
• Une prolifération de cellules due à la cicatrisation des tissus ;
• Une vasoconstriction chronique du vaisseau, appelée resténose post-angioplastie. Pour résoudre ce problème, un stent métallique peut être déposé à l’intérieur de l’artère pour maintenir son ouverture. Cependant, il n’empêche pas la prolifération cellulaire. L’utilisation de radiations ionisantes pourrait être une solution efficace.

L’ablation

L’ablation est une intervention qui vise à rétablir le rythme normal du cœur. Elle peut être utilisée pour traiter un cœur dont les battements sont trop rapides, un problème appelé tachycardie, ou un cœur qui bat de manière désordonnée (fibrillation). L’ablation chirurgicale peut également être combinée à d’autres interventions chirurgicales à cœur ouvert.

Deux techniques d’ablation chirurgicale existent : celles où l’on arrête le cœur et celles réalisées sur un cœur qui bat. De nouvelles techniques ont été développées pour permettre une ablation cardiaque sans incision dans le cœur ou sans arrêter le cœur (chirurgie par cathéter).

Les interventions valvulaires

Les interventions valvulaires sont réalisées pour réparer ou remplacer une ou plusieurs valves cardiaques défectueuses en raison d’une valvulopathie. Ces interventions chirurgicales sont des opérations à cœur ouvert, impliquant l’ouverture du thorax par découpe du sternum. Elles durent généralement au moins deux heures et nécessitent plusieurs semaines de récupération.

La pose de valves sans suture a de l’avenir

Des innovations en chirurgie ont permis la mise au point de nouvelles techniques, notamment pour certaines affections cardiaques. Les premières valves aortiques sans suture ont été implantées en France en 2011 chez des patients souffrant d’athérosclérose. Ces nouvelles techniques présentent de nombreux avantages, tels qu’un arrêt cardiaque plus court pendant l’intervention et moins de risques pour les patients à haut risque cardiaque.

Le stimulateur cardiaque implantable ou pacemaker

Le stimulateur cardiaque implantable sert à stimuler le rythme du cœur lorsqu’il ralentit trop. Il est composé d’un boîtier contenant des circuits électroniques alimentés par une pile. L’appareil analyse le rythme cardiaque tout au long de la journée et déclenche une stimulation électrique en cas d’anomalie pour maintenir le rythme cardiaque régulier et prévenir les syncopes.

Environ 2 millions de personnes en Europe vivent avec un stimulateur cardiaque. C’est une intervention peu dangereuse pratiquée chez des patients parfois très âgés. Elle consiste à introduire une ou plusieurs sondes-électrodes par voie veineuse et à les pousser dans le cœur. Le stimulateur est ensuite connecté aux sondes et implanté sous la peau.

La cardioversion

La cardioversion permet de restaurer un rythme cardiaque normal à partir d’un rythme anormal. Elle est utilisée pour traiter la fibrillation auriculaire et le trouble du rythme des cavités supérieures du cœur. L’opération consiste à placer deux électrodes sur la cage thoracique du patient ou une sur le thorax et l’autre sur le dos du patient. Une quantité prédéterminée d’énergie ou d’impulsion électrique est acheminée par les électrodes vers le cœur, interrompant la fibrillation auriculaire et rétablissant le rythme cardiaque.

Le pontage coronarien

Le pontage coronarien est réalisé lorsque l’angioplastie n’est pas possible. Cette technique consiste à implanter une veine ou une artère servant de pont entre l’aorte et la partie du vaisseau coronaire située en aval de l’obstruction. Lorsque les coronaires sont bouchées à plusieurs endroits, des pontages multiples sont réalisés. La veine prélevée est généralement sur la jambe, mais en cas d’occlusion plus importante, les chirurgiens utilisent l’artère mammaire. C’est une intervention lourde nécessitant l’utilisation de la circulation extracorporelle pour arrêter le cœur. Une convalescence d’une quinzaine de jours à l’hôpital est nécessaire.

Nouvelle innovation en chirurgie cardiaque : un pontage sans suture !

Une nouvelle technique de pontage coronarien a été développée pour contourner les zones obstruées à l’aide d’un morceau de veine du patient. Cette technique utilise un système de bague à griffes qui réduit considérablement le temps d’opération et ne nécessite aucune suture. Des essais ont été réalisés avec succès sur des chiens et la première opération de ce type sur un patient de 61 ans a été réussie. Cependant, des études supplémentaires seront nécessaires avant de généraliser cette technique.

La revascularisation par laser à travers le muscle cardiaque

Cette technique, utilisée pour traiter les angines de poitrine sévères non améliorées par l’angioplastie ou le pontage, consiste à percer avec un laser de minuscules tunnels dans la paroi du muscle cardiaque pour permettre au sang d’oxygéner directement les cellules cardiaques. L’objectif de cette méthode est de compléter l’arsenal thérapeutique existant pour traiter les patients présentant une angine réfractaire.

La transplantation cardiaque

La transplantation cardiaque est la dernière solution envisagée. Elle consiste à retirer le cœur malade et à le remplacer par un cœur sain provenant d’un donneur. Cette intervention est longue, mais permet aux patients de retrouver une vie normale malgré les traitements immunosuppresseurs nécessaires à vie. Les greffes de cœur sont réalisées entre personnes du même groupe sanguin pour limiter les risques de rejet. Cependant, il existe une pénurie de cœurs utilisables pour une greffe, ce qui entraîne une liste d’attente et une mortalité des personnes en attente en diminution mais encore présente.