Drogues panorama définition effets classification

By: Astolpho Frappier

Drogues panorama définition effets classification

Tout savoir sur les drogues

Cannabis, cocaïne, amphétamines, 3 MMC, ecstasy, héroïne… Qu’elles soient "dures" ou "douces", toutes les drogues représentent un danger pour la santé. Les risques varient cependant selon les substances, le rythme et la manière de consommer ou les quantités prises. Le Dr Dan Velea, psychiatre addictologue, nous éclaire sur les différents types de drogues, leurs effets psychoactifs et la dépendance qu’elles engendrent.

  1. Qu’est-ce qu’une drogue au juste ?
  2. Quels sont leurs effets ?
  3. Quels sont les risques en cas de consommation excessive ?
  4. Drogues dures, drogues douces : quelles différences ?
  5. Quelles différences entre drogues naturelles et drogues de synthèse ?
  6. Quelles sont les drogues légales et les drogues interdites ?
  7. A partir de quand peut-on parler de dépendance ?
  8. Quels sont les produits les plus addictifs ?
  9. Quels sont les traitements et prise en charge possibles ?

Qu’est-ce qu’une drogue au juste ?

On appelle "drogue" toute substance ayant un potentiel psychoactif, c’est-à-dire qui modifie l’état de conscience de l’individu, sa perception (rapport aux autres, connexion avec soi-même) et sa manière de se comporter. "Leur point commun : elles perturbent le système nerveux central et présentent toutes un risque de dépendance (et donc de dangerosité pour la santé mentale et physique), variable selon le type de drogue et les usages que l’on en fait.", explique le Dr Dan Velea, psychiatre addictologue. Certaines peuvent occasionner des états de désinhibition (ayant comme conséquence des prises de risque, une accidentologie et traumatologie importante). D’autres peuvent générer des troubles psychiatriques plus importants : anxiété, attaques de panique, agressivité, troubles majeurs du sommeil avec un état d’épuisement, dépressions réactionnelles. Pour certaines de ces substances psychoactives, chez des consommateurs plus fragiles (présentant des pathologies psychiatriques sous-jacentes ou des passés marqués par une traumatologie psychique importante), on peut rencontrer des pathologies psychiatriques graves, comme des psychoses.

Quels sont leurs effets ?

Il existe de très nombreuses substances psychoactives différentes (les chiffres sont en augmentation constante compte tenu de la création des nouvelles drogues de synthèse de plus en plus fortes et "smart"), que l’on peut classer selon les différents effets qu’elles procurent.

On distingue ainsi :

  • Les dépresseurs du système nerveux : ces drogues agissent sur le cerveau en ralentissant certaines fonctions ou sensations (comme la fonction respiratoire ou l’endormissement). On les prend généralement pour se détendre, calmer son anxiété et dormir (par exemple : l’alcool) ;
  • Les stimulants ("uppers") : à l’inverse, ces drogues démultiplient les sensations ou fonctions organiques (rythme cardiaque qui s’accélère, éveil intensifié, énergie et confiance retrouvées, sentiment d’être heureux, etc.). Cette action stimulante est cependant suivie d’un contrecoup, avec un pic aigu de fatigue ou d’irritabilité. C’est le cas de la cocaïne et des amphétamines ;
  • Les opiacés (ou analgésiques narcotiques) : ces analgésiques puissants procurent de grandes sensations d’euphorie (bonheur et somnolence). La morphine, l’héroïne et la méthadone en font partie ; Les sédatifs ("downers") : Ces tranquillisants mineurs (à base de benzodiazépine comme le Valium) sont souvent prescrits comme calmants ou somnifères. Leur effet est comparable à celui des dépresseurs, mais peuvent entraîner une addiction différente ;
  • Les hallucinogènes ("trips") : ces drogues modifient les perceptions visuelles, auditives et corporelles ; et provoquent des visions étranges que l’on appelle "hallucinations" (LSD, acide ou champignons hallucinogènes, méthamphétamines). L’intensité de ces symptômes demeure cependant variable selon les individus ;
  • Les aphrodisiaques ou stimulants sexuels : ces drogues renforcent la libido et donc aussi les réactions sexuelles. C’est le cas du GHB, des amphétamines, de la cocaïne, de la kétamine, du poppers, de la 3-MMC et de la Tina ;
  • Les "perturbateurs" : on regroupe dans cette entité les drogues difficiles à classer car elles peuvent rassembler plusieurs effets des catégories précédemment citées.
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Pour résumer, il existe différents types de drogues et celles-ci peuvent appartenir à différentes catégories. Leurs effets peuvent être différents, parfois paradoxaux ou variant d’un usager à l’autre. Ainsi, le cannabis peut avoir des effets déprimants, mais aussi euphorisants. L’ecstasy combine des effets stimulants et hallucinogènes etc.

A savoir : la dangerosité d’une drogue n’est pas nécessairement reliée à son type d’effet. Au sein de chaque catégorie, il existe des drogues dont les risques sont différents et d’importance variable.

Quels sont les risques en cas de consommation excessive ?

Consommée à fortes doses, la drogue peut occasionner l’apparition ou la décompensation des maladies mentales de types psychotiques, telles que la schizophrénie, la paranoïa et les accès maniaques. L’usage plus ou moins chronique a comme résultat une destruction du tissu neuronal du cerveau avec des déplétions de certains neuromédiateurs comme la dopamine et la sérotonine. Chez la femme enceinte, sa consommation est associée – entre autres – à un risque de fausse couche, de naissance prématurée du bébé ou de décès in utero. Chez tous les individus, elle peut enfin causer la mort en cas de surdose (overdose).

Drogues dures, drogues douces : quelles différences ?

"La meilleure classification tient compte des effets psychiques engendrés par la consommation de ces substances et donc, de leur niveau de dangerosité", détaille le psychiatre. Pour simplifier les choses, deux grands niveaux ont été ainsi établis :

Le premier niveau de dangerosité – et le plus important – regroupe ainsi ce que l’on appelle les "drogues dites dures" : la cocaïne, le crack, l’héroïne et l’alcool. Toutes produisent aussi des signes de dépendance physique (transpiration, tremblements, douleurs ostéo articulaires, diarrhées surviennent lorsqu’on les arrête) et surtout psychique (sentiment de manque, irritabilité, auto ou hétéro-agressivité, accès dépressifs etc.).

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Le second, celui des "drogues dites douces", regroupe des substances comme le cannabis, l’ecstasy et la plupart des drogues de synthèse (kétamine, 3-MMC, Tina. ), qui génèrent principalement des signes de dépendance psychologique et comportementale (impossible de se rendre par exemple dans une soirée sans consommer le produit en question, manifestations de type anxiété voire psychose dans le cas de la cocaïne).

"Mais cette classification est aujourd’hui sujette à discussion. Cette distinction est en effet devenue artificielle avec l’évolution des concentrations des principes psychoactifs à l’intérieur mêmes de ces substances. Le cannabis, par exemple, est fortement concentré en THC et donc, facilement classifiable dans les drogues dures, soulève le Dr Dan Velea. Pareil pour l’alcool ou d’autres substances. Finalement, ce n’est pas la dangerosité qui compte tellement, mais plutôt le type de rapport que l’on entretient avec le produit". Selon leur consommation, toutes ces drogues peuvent donc être répertoriées dans la catégorie des drogues les plus dangereuses.

Quelles différences entre drogues naturelles et drogues de synthèse ?

Les premières sont issues d’ingrédients naturels : l’alcool vient du raisin fermenté, l’héroïne vient de la fleur de pavot(opium), la cocaïne provient de la coca, le LSD de l’ergot du seigle, etc.

Les secondes sont issues de substances chimiques synthétiques, qui n’existent absolument pas à l’état naturel : ecstasy, LSD, méthamphétamines, GHB, kétamine. "Beaucoup d’entre-elles ont été créées à visées médicamenteuses et ont subi, depuis, un détournement d’usage : c’est le cas de la kétamine, du GHB, du gaz hilarant (protoxyde d’azote) ou de certains médicaments psychotropes précise le psychiatre. Les solvants organiques ont également vu leur usage détourné et peuvent être utilisés par les usagers de drogue.

Toutes ces drogues peuvent se présenter sous des formes différentes : poudre, capsules, comprimés, buvards, cristaux, liquide, micropilules, produit volatil ou gazeux, pâte, caillou, galette, plaquette etc.. "Aujourd’hui, les drogues de synthèse ont pris une grande ampleur dans la consommation, notamment auprès des jeunes qui utilisent ce type de produit un peu comme des bonbons."

Quelles sont les drogues légales et les drogues interdites ?

L’autorisation ou l’interdiction d’une drogue n’est qu’une question de dangerosité. D’autres facteurs jouent sur cette classification (histoire, culture, utilité et intérêt thérapeutique…).

Il existe ainsi des drogues autorisées par la Loi, mais réglementées (comme l’alcool, le tabac ou certains médicaments), que l’on définit comme légales et qui sont vendues en magasin ou sur Internet. Ces drogues sont considérées comme licites du fait de leur autorisation à la vente. "Ce qui en encourage indirectement la consommation", souligne le Dr Dan Velea.

Et des drogues interdites, qui n’ont pas d’usage médical, dont la loi proscrit l’usage et la vente : c’est le cas du cannabis, du LSD, de l’héroïne, de l’ecstasy ou de la cocaïne. "Il existe des essais thérapeutiques mettant en évidence certaines vertus thérapeutiques de ces substances : le cannabis comme antidouleur ou stimulation de l’appétit, le LSD à usage dans des psychothérapies de groupe etc. Mais les données – surtout pour le LSD – et le rapport bénéfice/risque établi par les études scientifiques penchent plutôt du côté de la prudence, note le psychiatre.

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On trouve enfin sur le marché d’autres types de drogues synthétiques appelées les Nouveaux Produits de Synthèse (NPS), dont le statut n’est pas clairement défini. Les fabricants jouent sur cette législation encore floue pour produire légalement ces nouvelles drogues échappant au filet de la justice. Ces produits sont ainsi vendus sur des sites Internet sous des appellations inoffensives, telles que "sels de bain", "encens" ou "engrais". On y retrouve des cannabinoïdes de synthèse, de la méphédrone, des cathinones substitués, de la méphédrone, des produits de la famille des alcaloïdes, etc. Ces molécules tentent ainsi de reproduire les effets des autres stupéfiants existants, comme le LSD, la cocaïne, la kétamine et leurs dérivés.

Licites ou illicites, toutes ces substances narcotiques et psychoactives peuvent créer des dépendances.

En France, la drogue illicite la plus consommée reste le cannabis, dont l’usage est d’autant plus banalisé qu’il est aujourd’hui de recourir au cannabis médical thérapeutique en vente libre.

La liste des drogues interdites (stupéfiants) – inscrites dans l’arrêté du 22 février 1990 du ministère chargé de la santé qui est régulièrement ratifié – est consultable sur le site de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

A partir de quand peut-on parler de dépendance ?

Il existe en effet différents types d’usage de la drogue : expérimental (prendre un pétard une fois à l’adolescence pour voir "ce que ça fait"), récréatif (par exemple, boire de l’alcool uniquement en soirée), abusif (binge-drinking ou binge, avec d’autres produits) et régulier (voie ouverte vers la dépendance et l’addiction), avant d’en arriver à la dépendance en tant que telle.

On parle de dépend

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