Le sida symptômes et traitement

By: Astolpho Frappier

Le sida symptômes et traitement

Le Sida (Syndrome d’Immuno-Déficit Acquis) correspond à un déficit immunitaire chronique induit par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). L’être humain est le seul réservoir de virus. Le virus est transmis par les sujets infectés par voie sanguine ou sexuelle. En l’absence de traitement antirétroviral, les formes majeures de l’infection, ou Sida déclaré, sont très variables. Le but des traitements anti-VIH est d’empêcher la prolifération du virus en bloquant une des étapes de sa prolifération.

Le Sida (Syndrome d’Immuno-Déficit Acquis) correspond à un déficit immunitaire chronique induit par le VIH, Virus de l’Immunodéficience Humaine, en anglais HIV (Human Immunodeficiency Virus).

Ce virus fait partie de la famille des rétrovirus et deux sérotypes ont été isolés: VIH1 et VIH2. Il existe plusieurs sous-types du VIH-1 dont le M (major) est le principal responsable de la pandémie humaine.

Dans les rétrovirus, le matériel génétique du virus est codé en ARN qui est rétrotranscrit en ADN grâce à une enzyme, la transcriptase inverse.

La morphologie du VIH est comparable à celle des autres rétrovirus. Les particules matures ont un diamètre de 90 à 120 nanomètres et bourgeonnent à la surface de la cellule infectée.

Le génome du VIH, c’est-à-dire la molécule d’ARN qui contient l’information génétique nécessaire à la synthèse des protéines virales, a une longueur de 9200 nucléotides. La complexité de l’organisation génétique de l’HIV est apparue lors de la détermination de sa séquence nucléotidique.

Le VIH infecte les lymphocytes dont la paroi contient une protéine particulière : la molécule CD4.

Sans traitement, ce déficit de l’immunité cellulaire provoque des manifestations cliniques diverses et nombreuses : c’est l’histoire naturelle de l’infection par le VIH. La responsabilité du virus du Sida dans ces troubles est apportée par la découverte dans le sang de la personne atteinte :

– D’anticorps dirigés contre le virus (sérodiagnostic) ;

– Ou du virus lui-même.

Les principales affections faisant évoquer le Sida sont :

– Une infection à germe opportuniste, c’est-à-dire un germe habituellement non pathogène et qui le devient chez un sujet dont les défenses immunitaires sont diminuées ;

– Le sarcome de Kaposi ;

– Les lymphomes non hodgkiniens ;

– La pneumonie interstitielle lymphoïde chronique chez l’enfant de moins de 13 ans.

Dans bien des cas, l’infection par le VIH, la primo-invasion, passe totalement inaperçue car il n’existe aucun symptôme. On parle de primo-infection. A tout moment, l’évolution peut se faire vers le Sida déclaré.

L’être humain est le seul réservoir de virus. Le virus est transmis par les sujets infectés par :

– Le virus a été isolé en 1983 à l’Institut Pasteur de Paris par l’équipe du Pr Luc Montagnier. Selon le rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) de décembre 2015, malgré les améliorations grâce aux traitements antirétroviraux, fin 2014, 36,9 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH, l’Afrique subsaharienne étant la région la plus touchée.

– Mais fin 2015, seule un peu plus de la moitié des personnes infectées par le VIH connaissaient leur statut sérologique. Au cours des 6 premiers mois de 2015, plus de 15,8 millions de personnes infectées par le VIH avaient une thérapie antirétrovirale au niveau mondial, soit environ 40 % des séropositifs connus.

– Une bonne nouvelle cependant, entre 2000 et 2015, le nombre de personnes vivant avec le VIH a diminué de 35 %, le nombre des décès liés su sida de 24 % et environ 7,8 millions de vies ont été sauvées grâce aux efforts internationaux permettant l’accès au traitement à des populations auparavant privées de ces thérapies.

La transmission sexuelle de l’infection par le VIH est un mode fréquent de dissémination du virus. La transmission du virus peut s’effectuer au cours des rapports hétérosexuels ou homosexuels, quel que soit le mode de pénétration en cause. Certains facteurs peuvent augmenter les risques :

– La multiplicité des partenaires ;

– L’absence de protection lors de rapports sexuels ;

– La pratique de la sodomie : la muqueuse anale, très fragile, est facilement lésée lors des rapports anaux et le virus passe facilement du sperme dans la circulation sanguine.

Le virus peut également être transmis par les sujets infectés par voie intraveineuse, par transfusion sanguine ou de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.

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Les infections virales observées dans le sida concernent principalement des virus latents, intégrés dans le génome de certaines cellules de l’organisme, qui se réactivent en raison du déficit immunitaire. Elles touchent de 20 à 50% des patients.

– Les infections à cytomégalovirus (CMV) sont souvent rencontrées. Ce virus entraîne une pneumopathie grave parfois associée à d’autres atteintes : gastro-intestinales, rétiniennes (rétinite à CMV), hépatiques, encéphaliques, etc. L’encéphalite à CMV se manifeste par un syndrome confusionnel aigu fébrile.

– Les infections à herpès simplex se traduisent par des atteintes cutanées et muqueuses ulcéro-nécrotiques dans les régions rectales et orales. Les lésions péri-rectales, très fréquentes, se manifestent par des douleurs et un saignement.

– La survenue d’un zona (virus varicelle-zona) est fréquente dans l’année précédant le diagnostic de sida mais de manière moins régulière que la candidose oro-pharyngée.

– La leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) est due au papovirus et se manifeste par des troubles mentaux d’installation rapide avec états confuso-démentiels, crises d’épilepsie, etc. Cette affection atteint 5 à 8% des malades du sida.

– Les infections par le virus d’Epstein-Barr se traduisent par de la fièvre, une asthénie et des adénopathies. Ce virus est à l’origine du lymphome de Burkitt observé en Afrique.

Le sarcome de Kaposi

La maladie est caractérisée par une lésion cutanée maculo-papulo-nodulaire, bleuâtre, indolore, siégeant au niveau des pieds et des membres inférieurs. La peau est cartonnée et œdémateuse. Il est possible qu’un agent transmissible par voie sexuelle (virus herpès 8) soit un cofacteur.

Les symptômes sont plus disséminés avec des lésions ulcérées, une atteinte ganglionnaire et viscérale notamment digestive ou pulmonaire. Des métastases viscérales apparaissent à un stade avancé.

Les lymphomes non hodgkiniens

Les lymphomes malins sont dus à une prolifération cancéreuse des précurseurs des lymphocytes (lymphoblastes T et B). L’association à un déficit immunitaire grave rend difficile l’utilisation des chimiothérapies (MOPP, CHOP, etc.)

La pneumonie interstitielle lymphoïde chronique

Cette maladie rare évoque le sida lorsqu’elle survient chez un enfant de moins de 13 ans ayant un sérodiagnostic positif pour le VIH. Elle se traduit par un syndrome interstitiel pulmonaire radiologique avec dyspnée d’effort puis détresse respiratoire. Il n’y a pas de traitement spécifique. Un traitement par corticoïdes est proposé.

Les troubles neurologiques

– Méningite lymphocytaire lors de la primo-infection.

– Encéphalite subaiguë due au virus lui-même, avec démence progressive, tremor, apathie, troubles de la coordination et de l’écriture.

– Méningo-encéphalite, méningite, neuropathies périphériques, etc.

VIH : examens et analyses complémentaires

Différents examens sont utilisés pour évaluer l’état immunitaire des personnes infectées :

– Leucopénie (baisse du nombre des globules blancs) inférieure à 4000/mm³.

– Ou lymphopénie (baisse du nombre des lymphocytes) inférieure à 1500/mm³.

– Ou thrombopénie (baisse du nombre des plaquettes) inférieure à 100 000/mm³.

– Lymphopénie T4 inférieure à 600/mm³ ou rapport T4/T8 inférieur à 0,5.

– Anergie cutanée à la tuberculine et à la candidine.

– Diminution des réponses lymphoprolifératives aux mitogènes.

– Élévation des immunoglobulines sériques.

– Présence de complexes immuns circulants.

– Bêta-2-microglobuline supérieure à 3 mg/l.

Les tests de dépistage

L’infection par le VIH peut être mise en évidence par :

– La découverte dans le sang des anticorps.

– Ou par la recherche du virus lui-même ou encore de certains gènes viraux.

Il est facile de mettre en évidence les anticorps spécifiques des protéines du VIH qui persistent dans le sang au cours des années. Ils prouvent l’infestation par le virus sans dire s’il s’agit d’une infection récente ou ancienne. Lorsqu’il y a ces anticorps, le sujet est séropositif. S’il n’y a pas d’anticorps, il est séronégatif.

Plusieurs techniques sont possibles, et au moins deux techniques doivent être utilisées en cas de résultat positif ou incertain au test Elisa :

– L’ELIsa (Enzyme-Linked-Immuno-Sorbent-Assay) est la méthode la plus utilisée en première intention. Rapide, utilisable pour le dépistage de masse, sensible et spécifique, cette technique offre de nombreux avantages. Le délai d’apparition des anticorps après le contact infectant est de 3 semaines à 3 mois.

– L’immunotransfert (immunoblot) ou Western Blot est actuellement la technique de confirmation la plus utilisée. Il permet de préciser la spécificité des anticorps : protéines internes (p24, p55), glycoprotéines d’enveloppe (gp 160, gp 120, gp 41).

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– La détection des gènes viraux peut se faire grâce à des techniques d’amplification enzymatique (polymerase chain reaction PCR) qui permettent notamment le diagnostic précoce chez les enfants nés de mères séropositives et le suivi de la progression de la maladie.

– L’antigène P24 peut être détecté. C’est une protéine interne du virus. Sa présence dans le sérum est un témoin de la réplication virale et à ce titre un indice d’évolutivité. L’antigénémie p24 est positive au moment de la primo-infection avant la phase de séroconversion. Elle se négative dès l’apparition des anticorps et reste négative durant les premières années de l’infection. Ensuite, elle augmente progressivement au cours de la maladie : c’est un marqueur d’évolution.

On peut rechercher également l’anticorps anti-antigène P24 et le titrer.

Pour améliorer et faciliter le dépistage, les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) ont été développés et proposés depuis 2013 par les associations pour un diagnostic en 15 minutes. Depuis 2015, ces tests sont disponibles en pharmacie : les auto-tests de dépistage du VIH.

D’une manière générale, il est possible d’être dépisté chez un médecin, dans les services de santé près de chez vous, dans les hôpitaux, les cliniques de planning familial et les sites dédiés au dépistage du VIH. De préférence, il est recommandé de choisir un endroit où vous pouvez recevoir des conseils sur le VIH.

Comment ne pas transmettre le virus du Sida ?

Au moment des rapports sexuels

Le virus se transmet par les sécrétions sexuelles d’une personne contaminée (sperme, liquide séminal, sécrétions vaginales), d’où la nécessité d’utiliser correctement les préservatifs masculins ou féminins. La lecture du mode d’emploi s’impose la première fois : mise en place avant toute pénétration, pas de lubrification à la vaseline, retrait de la verge avant la dé-tumescence. Les crèmes spermicides n’ont pas une activité prouvée in vivo sur le VIH.

En cas de prise de drogue par intraveineuse

Dans le cas des toxicomanes, le virus se transmet par le sang contaminé. Il est primordial de ne pas partager de seringues/aiguilles et de désinfecter toute seringue utilisée avec de l’alcool à 90° ou avec de l’eau de Javel diluée.

Au quotidien

Il est important de rappeler que le sida ne se transmet pas par les actes habituels de la vie quotidienne en l’absence de contacts sanguins et sexuels : la poignée de main, le baiser sur la joue ou sur la bouche, la fréquentation des endroits publics (ateliers, bureaux, écoles, transports en commun, salles de spectacles, etc.), le contact avec les poignées de porte, la vaisselle, les toilettes publiques, les téléphones, les piqûres de moustiques ne comportent aucun danger.

Seuls les ustensiles pouvant couper la peau ou faire saigner (aiguilles d’acupuncture ou de seringues, perçage d’oreille, tatouages, rasoirs, matériel de soins dentaires ou de manucure) doivent être à usage unique ou pouvoir être désinfectés avant chaque utilisation.

Le don du sang

Les donneurs de sang ne courent aucun risque de contamination puisque le matériel qui est utilisé est stérile et à usage unique. La prévention de l’infection par contamination sanguine repose sur l’analyse systématique des produits sanguins avant leur utilisation. Il subsiste néanmoins un risque théorique lié à la période muette de 3 mois, qui est de l’ordre de 1/300 000.

Les mesures de prévention pour le personnel soignant

Pour le personnel soignant à risque, le respect des mesures d’asepsie est fondamental car le VIH est un virus fragile rapidement détruit par :

– L’eau de Javel à 10% et le Dakin pour la vaisselle, les surfaces souillées et les locaux.

– L’alcool à 70° et le glutaraldéhyde à 2.5% pour les instruments médicaux.

– Les phénols à 2%.

– La stérilisation à 120° pendant 30 minutes (Poupinel, autoclave).

– Porter des gants changés pour chaque patient en cas de contact avec le sang ou les fluides corporels, la cornée, la pose de drains, etc.

– Lors d’une intervention sur un patient séropositif, le port de double ou triple paire de gants est recommandé.

– Se laver les mains après chaque soin et chaque changement de gant.

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– Le recapuchonnage des aiguilles est formellement interdit car ce geste explique une très grande partie des infestations accidentelles.

En cas de piqûre accidentelle :

– Faire saigner la plaie.

– Déclarer cette piqûre à la médecine du travail.

– Nettoyer longuement et soigneusement la peau à l’eau de Javel ou au Dakin.

– Faire faire une sérologie dans les 3 jours qui servira de base : si elle est positive, la contamination est antérieure à la piqûre ; si elle est négative, elle doit être refaite 2, 4 et 6 mois plus tard.

Les antirétroviraux

A ces mesures s’ajoute la prophylaxie post-exposition ou PPE. Elle consiste à prendre des antirétroviraux dans les 72 heures (ou le plus rapidement possible) après une exposition au VIH pour prévenir l’infection. Cette mesure est également recommandée en cas d’exposition sexuelle à risque (non utilisation ou rupture de préservatif, agression sexuelle).

En 2015, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) a été autorisée en France (et remboursée en 2016) en tant que moyen de prévention pour les personnes séronégatives à haut risque de contamination. Cela fait suite à 10 études montrant que la prise de Truvada diminue de 86% le risque de contamination chez ces personnes.

Prévention pour le don de sang

Tout donneur de sang doit répondre à un interrogatoire médical précisant les facteurs de risque du sida et de l’hépatite. Le sang prélevé est ensuite systématiquement examiné au laboratoire.

Destruction du virus

Le VIH est tué ou inactivé (comme celui de l’hépatite B) par :

– Un contact de 15 minutes avec de l’eau de Javel fraîche à 12° n’ayant pas dépassé sa date de péremption et diluée à 10% (soit 1 volume d’eau de Javel pour 9 volumes d’eau).

– Un contact de 4 minutes avec de l’alcool à 70°.

– Un contact de 30 minutes avec de l’eau oxygénée à 6%.

– Un contact de 15 minutes avec de l’eau bouillante.

Les traitements du Sida

Le but des traitements anti-VIH est d’empêcher la prolifération du virus en bloquant une des étapes de sa prolifération. Il est actuellement recommandé de débuter un traitement antirétroviral dès que possible après la détection d’un test positif au VIH, sans attendre l’effondrement du système immunitaire. Un traitement antirétroviral permet de rendre la charge virale indétectable dans le sang et dans les sécrétions sexuelles. Aujourd’hui, une personne observante de son traitement est considérée comme non contaminante que ce soit par voie sexuelle ou voie fœto-maternelle.

En revanche, les molécules contenues dans le traitement ne permettent pas actuellement de tuer le virus. Il doit donc être poursuivi à vie pour contrôler durablement l’infection.

Les grandes familles de médicaments

Il y a dans le traitement du Sida deux grandes familles de traitements qu’on combine en général, et plus récemment deux nouvelles classes s’y sont ajoutées. Le but de ces traitements est d’empêcher la prolifération du virus mais ne permet pas de le tuer.

Les inhibiteurs de la transcriptase inverse empêchent le virus de se multiplier.

Les antiprotéases vont, elles, empêcher la protéase de fonctionner. Cette enzyme ne peut plus terminer la fabrication des protéines du virus, notamment celles de l’enveloppe. Le nouveau virus fabriqué ne peut plus infecter d’autres cellules : ses protéines de surface ne reconnaissent plus les récepteurs CD4 des lymphocytes.

Les inhibiteurs de fusion, toute nouvelle classe

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