Descente d organe l essentiel sur le prolapsus génital

By: Astolpho Frappier

Descente d organe l essentiel sur le prolapsus génital

Descente d’organe : l’essentiel sur le prolapsus génital

Quand parle-t-on de prolapsus ? Quels sont les symptômes de cette affection ? Sujet largement méconnu, les descentes d’organes (ou prolapsus féminins) sont loin d’être rares. Découvrez l’essentiel sur cette maladie.

  1. Qu’est-ce qu’un prolapsus génital ?
  2. Prolapsus : une maladie fréquente touchant surtout les femmes
  3. Les différents stades d’un prolapsus
  4. Les symptômes du prolapsus génital
  5. Les causes et facteurs de risque du prolapsus génito-urinaire
  6. Prolapsus : diagnostic et examen médical
  7. Prolapsus : les traitements possibles

Communément appelés "descentes d’organes", les prolapsus représentent une complication gynécologique fréquente. D’après la Haute Autorité de Santé, entre 30% et 50% des femmes de tous âges sont ainsi concernées par cette pathologie génitale. Au quotidien, le prolapsus peut se révéler gênant et inconfortable.

Qu’est-ce qu’un prolapsus génital ?

On parle de prolapsus, appelé communément "descente d’organes", lorsque l’utérus, l’urètre, la vessie ou le rectum ne sont plus soutenus et s’effondrent. En effet, les organes présents dans la cavité pelvienne de la femme sont maintenus grâce à un ensemble de muscles, de ligaments et de fibres appelés le plancher pelvien. Lorsqu’ils se relâchent ou se distendent pour quelque raison, les organes descendent alors peu à peu, de manière transitoire ou permanente.

Les organes pelviens concernés par le prolapsus uro-génital sont :

  • L’utérus (appelé hystérocèle) ;
  • La vessie (appelé cystocèle) ;
  • Plus rarement le rectum (appelé rectocèle).

Prolapsus : une maladie fréquente touchant surtout les femmes

Le prolapsus génito-urinaire est une maladie qui concerne majoritairement les femmes (elle existe chez l’homme mais reste exceptionnelle). Elles peuvent être concernées à tout âge, mais la fréquence des prolapsus augmente avec l’âge, notamment avec la ménopause. Bien qu’extrêmement taboues, ces descentes d’organes sont loin d’être rares. D’après le Pr. Jacquetin, "au cours de sa vie, une femme a 11 risques sur 100 de devoir se faire opérer d’un prolapsus". 1

EN SAVOIR PLUS  Les colites définition symptômes durée traitements

La proportion de femmes atteintes de prolapsus restait jusqu’alors difficile à déterminer, mais une étude hollandaise présentée lors du Congrès ICS-IUGA (International Incontinence Society – International Urogynecological Association) a apporté des éléments nouveaux 2 : 2 750 femmes âgées de 45 à 85 ans ont été contactées par courrier pour répondre à des questionnaires concernant les troubles vésico-sphinctériens et recto-anaux.

La moitié d’entre-elles a répondu et 653 choisies au hasard ont accepté d’être examinées. Résultat : près de 40 % des femmes âgées de 45 à 85 ans auraient un prolapsus cliniquement significatif (stade 2,3 et 4). "Attention, cela ne veut pas dire que toutes sont handicapées par cette maladie. Comme pour l’incontinence, on doit distinguer les formes qui occasionnent réellement une gêne. Dans ce cas, on peut supposer que les chiffres oscillent autour de 10 à 15 %. Une proportion qui est loin d’être négligeable", conclut le Pr. Jacquetin.

Les différents stades d’un prolapsus

Selon la classification de Baden et Walker 3 , on distingue 4 stades du prolapsus :

  • Stade 1 : intra-vaginal ;
  • Stade 2 : affleurant la vulve ;
  • Stade 3 : dépassant l’orifice vulvaire ;
  • Stade 4 : prolapsus totalement extériorisé.

Bon à savoir : il existe des formes asymptomatiques, surtout dans les prolapsus débutants. Dans les cas les plus évolués, le col de l’utérus est visible, à la vulve.

Les symptômes du prolapsus génital

Ils sont nombreux et dépendent du stade du prolapsus.

En effet, si le prolapsus génito-urinaire "débutant" n’entraîne aucun symptôme, rapidement des désagréments apparaissent lorsqu’il s’aggrave : gêne dans le bas-ventre, sensation de pesanteur dans le bassin, fuites urinaires lors des efforts (incontinence d’effort), sensation de présence d’une "boule", douleurs (qui s’accentuent en position debout ou en fin de journée), gêne lors de la marche, fatigue, troubles sexuels, saignements (après un rapport sexuel), écoulements vaginaux (en cas d’infection vaginale), difficulté à uriner.

Plus rarement, des troubles digestifs peuvent apparaître comme une constipation chronique ou une incontinence anale (la perte incontrôlée de selles et/ou de gaz).

En présence de ces symptômes, une consultation médicale s’impose.

Les causes et facteurs de risque du prolapsus génito-urinaire

Il existe plusieurs facteurs qui peuvent causer ou favoriser la descente d’organes :

  • Les accouchements difficiles, surtout en cas d’utilisation de forceps ou de traumatisme périnéal sont de loin, le premier facteur prédisposant ;
  • L’âge et la ménopause : en raison de la baisse des œstrogènes, les tissus perdent de leur élasticité et n’assurent plus aussi efficacement leur rôle de soutien des organes ;
  • Les interventions chirurgicales dans la région du bassin ;
  • Certaines activités professionnelles qui imposent le port de lourdes charges et la station debout prolongée ;
  • Enfin, la génétique : les femmes souffrant de prolapsus (particulièrement à un jeune âge) ont souvent des mères qui ont eu, elles aussi, un prolapsus.
EN SAVOIR PLUS  Maladie d Addison définition symptômes traitement

Prolapsus : diagnostic et examen médical

Dans les formes extériorisées de prolapsus, le diagnostic est aisément posé par la femme elle-même. Lorsque la pathologie n’a pas atteint un stade aussi avancé, et que la prolapsus reste intra-vaginal ou dépassant à peine de l’orifice vulvaire, l’examen gynécologique suffit généralement à confirmer le diagnostic.

Dans les formes débutantes ou intermittentes, un interrogatoire et un examen clinique rigoureux effectués par un professionnel de santé sont nécessaires.

"L’interrogatoire de la patiente est essentiel, pour notamment préciser les facteurs de risque, le degré de la gêne fonctionnelle et l’existence de signes urinaires ou ano-rectaux associés. Le médecin cherchera à l’interrogatoire si la patiente a subi des accouchements multiples ou difficiles et d’éventuels antécédents de chirurgie pelvienne. Son examen par toucher vaginal et au spéculum vise à identifier les organes concernés par la chute (ptôsés), au besoin en demandant à la patiente de fournir un effort de poussée" précise le Pr. Jacquetin.

Prolapsus : les traitements possibles

Il faut savoir que les prolapsus qui ne donnent pas des symptômes peuvent ne pas être traités. Sinon, le traitement se fera en fonction du stade du prolapsus.

Pour les formes débutantes

Des solutions peuvent être proposées :

  • Des mesures hygiéno-diététiques : perte de poids, traitement de la constipation. ;
  • La mise en place d’un pessaire (dispositif introduit dans le vagin, destiné à remédier aux déviations de l’utérus) peut être une solution en cas de contre-indication ou du refus d’une intervention. Il est utilisé parfois de façon temporaire pour mimer l’effet d’une intervention et prédire ainsi le résultat fonctionnel négatif ou positif ;
  • Larééducation périnéale permet d’améliorer le soutien musculaire des organes. Cependant, elle ne corrige pas les prolapsus mais permet de stabiliser son évolution, repoussant parfois le recours à la chirurgie.
EN SAVOIR PLUS  Comment fonctionne le système veineux des jambes

Pour les formes avancées

Globalement, la Haute Autorité de santé (HAS) estime que 10% à 20% des prolapsus sont pris en charge chirurgicalement.

Cette "chirurgie du prolapsus" tente de restaurer un bon équilibre de cette zone, en faisant appel autant que possible aux tissus de la patiente. L’intervention peut avoir lieu par voie abdominale, le plus souvent cœlioscopique, ou par voie vaginale. En fonction du profil médical de la patiente et du stade du prolapsus, le chirurgien opte pour l’une de ces deux voies :

  • Par voie abdominale avec deux modes opératoires : une ouverture chirurgicale de l’abdomen (laparotomie) ou une coelioscopie (opération via un appareil optique muni d’un dispositif d’éclairage introduit à travers la paroi abdominale par une petite incision.). Cette option permet de réduire la taille de l’incision, la durée d’hospitalisation et donc les effets secondaires. Elle peut aussi tirer des avantages de la chirurgie robotique ;
  • Par voie vaginale. Cette "voie naturelle" était initialement réservée aux femmes âgé

Leave a Comment