Dépression et alcool un mélange dangereux

By: Astolpho Frappier

Dépression et alcool un mélange dangereux

Dépression et alcool : un mélange dangereux

L’alcool et la dépression ne font pas bon ménage. Pourquoi ? Quels sont les impacts sur le traitement médicamenteux ? L’état dépressif influence-t-il la consommation d’alcool et vice versa ? Les hommes sont-ils plus enclins à boire de l’alcool en cas de dépression ? Voici les réponses.

  1. Les effets de l’alcool en cas de dépression
  2. Alcool, dépression et traitement antidépresseurs
  3. Alcool et dépression : une image plus virile pour les hommes ?
  4. Dépression : l’alcoolisme alerte moins chez les hommes ?
  5. Dépression et alcoolisme : quelle prise en charge ?

Selon le baromètre santé de l’Inpes sorti en juin 2018, environ une personne sur dix a vécu un épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours des 12 derniers mois.1 Les catégories de personnes les plus touchées sont notamment les femmes âgées de 35 à 44 ans, les personnes de moins de 45 ans, les chômeurs et autres inactifs, les personnes veuves ou divorcées et les personnes ayant de faibles revenus.

Les effets de l’alcool en cas de dépression

La souffrance morale (tristesse intense, culpabilité, pessimisme, perte d’intérêt, etc.) éprouvée par les personnes dépressives peut encourager la consommation d’alcool. À court terme, boire de l’alcool peut procurer un sentiment de soulagement, de détachement vis-à-vis des problèmes et peut avoir un effet tranquillisant ou apaisant. Cependant, ces effets immédiats sont trompeurs et peuvent même aggraver l’état dépressif.

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"Ainsi, l’alcool peut contribuer à l’aggravation ou à la révélation de la dépression" souligne le Dr Craplet, alcoologue et psychiatre.2

Alcool, dépression et traitement antidépresseurs

  • En augmentant les effets indésirables (ou effets secondaires) des antidépresseurs ;
  • En diminuant leur efficacité thérapeutique (réduction des symptômes moins efficace).

Il est donc préférable de ne pas consommer d’alcool si vous prenez des médicaments pour traiter la dépression.

Alcool et dépression : une image plus virile pour les hommes ?

La dépression, caractérisée par une perte d’énergie, d’intérêt, un ralentissement psychomoteur, un sentiment de dévalorisation, une difficulté de concentration, une indécision accrue, des pensées morbides, etc. est à l’opposé de l’idéal masculin traditionnel. En effet, le stéréotype de l’homme idéal, encore présent aujourd’hui malgré les progrès du féminisme qui l’ont remis en question, est associé à la force, au contrôle, au pouvoir, etc.

Cet idéal masculin, comme le souligne Elisabeth Badinter dans son ouvrage XY, De l’identité masculine, "est illustré parfaitement par l’image de l’homme des cigarettes Malboro, dont l’affiche a été diffusée dans le monde entier. Un homme dur, solitaire car il n’a besoin de personne, impassible, viril à souhait." On a du mal à l’imaginer dépressif et sous traitement.

En revanche, si un homme "soigne" un coup de blues ou oublie ses soucis en buvant un ou deux verres, cela n’entache pas son image. Bien au contraire, cela reste très viril ! Certes, cette représentation masculine est un cliché, mais il n’en reste pas moins que les hommes ont généralement été éduqués à moins parler d’eux-mêmes et à moins communiquer. En fait, les chiffres montrent que les hommes sont moins enclins à rechercher des soins (seuls 33,7 % se font consulter en cas de troubles dépressifs).

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Dépression : l’alcoolisme moins préoccupant chez les hommes ?

Attribut masculin "cliché" par excellence, l’alcool a une fonction d’intégration. La première beuverie est souvent assimilée à une sorte de rite d’initiation marquant la transition du monde de l’enfance à celui des hommes adultes. Contrairement au tabac, malgré les campagnes régulières, l’alcool jouit toujours d’une bonne réputation. De nos jours, la consommation d’alcool est plus acceptée chez les hommes que chez les femmes.

En effet, à faible dose, l’alcool apaise les angoisses, désinhibe et favorise les interactions sociales. Une bonne raison de boire, surtout lorsqu’on se sent plus vulnérable. "Alors que les femmes alcooliques peuvent se prévaloir de la dépression comme excuse, les hommes, eux, ne le font pas. Ils boivent spontanément car leur consommation est socialement bien acceptée", explique le Dr Craplet.2

Dépression et alcoolisme : quelle prise en charge ?

Il est essentiel de prendre en compte le problème d’alcool dans le traitement de la dépression. En effet, les antidépresseurs associés à l’alcool peuvent avoir des conséquences catastrophiques, et une psychothérapie sans sevrage peut durer des années sans résultat.

Il est essentiel de prendre en compte le problème d’alcool dans le traitement de la dépression. En effet, les antidépresseurs associés à l’alcool peuvent avoir des conséquences catastrophiques, et une psychothérapie sans sevrage peut durer des années sans résultat.

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