Début de grossesse anormal

By: Astolpho Frappier

Début de grossesse anormal : quels signes rechercher ?

Lorsque l’on évoque le développement anormal d’une grossesse au tout début, cela peut se manifester de différentes manières :

  • par des signes cliniques tels que des saignements, des douleurs, ou les deux,
  • par une évolution biologique anormale en l’absence de symptômes apparents,
  • par une évolution échographique anormale.

Début de grossesse anormal : les éléments cliniques

La douleur

Il est important de noter que la douleur dans le bas-ventre ne signifie pas forcément une anomalie de la grossesse. Certaines grossesses normales peuvent être accompagnées de douleurs pelviennes au début :

  • soit en raison de phénomènes difficiles à définir précisément, mais qui ont une composante congestive,
  • soit en lien avec des anomalies annexes, telles que le développement kystique d’un corps gestatif.

Dans tous les cas, c’est l’échographie qui permet de détecter les phénomènes pelviens anormaux.

À l’inverse, l’absence de douleur ne permet pas d’exclure la possibilité d’un arrêt du développement de l’embryon, voire d’une grossesse extra-utérine, du moins pendant un certain temps.

Par mesure de précaution, n’hésitez pas à consulter votre médecin, gynécologue ou sage-femme et à signaler toute douleur inhabituelle.

Le saignement génital

Les saignements vaginaux pendant la grossesse ont toujours une connotation négative jusqu’à preuve du contraire. Ils sont le signe d’alerte le plus courant d’une grossesse anormale.

Il ne s’agit pas de saignements importants (avec expulsion de débris ovulaires et muqueux), qui ne posent pas de problèmes diagnostiques, mais de ces saignements peu abondants, persistants et variables, qui se posent essentiellement la question de leur signification.

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Il est important de faire un examen au spéculum pour détecter les saignements d’origine cervicale, notamment à partir d’ectropions congestifs qui saignent spontanément ou au contact, en particulier après un rapport sexuel.

L’examen clinique, en dehors de ces cas, est rarement déterminant. Il permet certes d’évaluer la fermeture du col, la présence d’une masse annexe et le développement utérin par rapport à l’âge gestationnel, mais ce dernier élément est souvent difficile à estimer au début, en l’absence d’informations sur la taille initiale de l’utérus ou en raison de facteurs anatomiques tels que l’obésité de la patiente ou un utérus rétroversé.

En réalité, l’échographie demeure l’examen indispensable et permet en général de déterminer la nature du saignement de manière objective :

  • Saignement accompagnant une grossesse qui évolue normalement, mais avec décollement trophoblastique ;
  • Saignement pré-expulsif d’une grossesse interrompue ;
  • Saignement accompagnant la résorption d’un fœtus dans le cas d’une grossesse gémellaire, tandis que l’autre embryon poursuit son développement normal ;
  • Saignement avec cavité utérine vide, faisant craindre une grossesse extra-utérine (GEU).

À ce stade, la mesure du taux de HCG n’est que de peu d’aide. Même un dosage sensible peut être en retard par rapport à l’évolution réelle de la grossesse, telle qu’elle peut être mise en évidence par l’échographie : lorsque l’embryon cesse de vivre, le trophoblaste continue en effet à sécréter de l’HCG pendant un certain temps. Il est donc possible d’observer un taux d’HCG encore significatif, alors que la grossesse a en réalité déjà cessé d’évoluer, comme le confirme l’échographie. En cas de discordance entre les résultats biochimiques et échographiques, l’échographie prévaut toujours si la date de conception est connue avec une quasi-certitude (grâce à la courbe de température).

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L’évolution biologique anormale

Si une valeur isolée du taux de HCG a une faible valeur prédictive, notamment par rapport à l’échographie, l’évolution des taux comparatifs revêt une signification importante et constitue un signe d’alerte.

En effet, en l’absence complète de symptômes cliniques (absence de douleur et/ou de saignements), le taux de HCG suivi pendant une "grossesse précieuse" (c’est-à-dire une grossesse précoce après des antécédents d’infertilité ou d’avortements répétés) peut évoluer de manière anormale et sortir des plages de valeurs très larges indiquées ailleurs.

  • Un taux de HCG qui reste bas et ne double pas tous les 3 jours indique un développement anormal (risque de fausse couche, grossesse extra-utérine) ;
  • Un taux de HCG qui augmente trop rapidement ou de manière significative peut correspondre à une grossesse multiple, la môle hydatiforme apparaissant plus tardivement.

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