Côlon irritable : remèdes de grand-mère pour soulager naturellement

Comment soigner le côlon irritable naturellement ? Plusieurs remèdes peuvent soulager le syndrome du côlon irritable et ses maux de ventre, ainsi que le syndrome de l’intestin irritable (SII). Voici les conseils du Dr Laure Martinat, anesthésiste-réanimateur, naturopathe et phyto-aromathérapeute.

1. Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable ?
2. 7 remèdes pour soulager le côlon irritable naturellement
3. Comment prévenir le syndrome de l’intestin irritable ?

Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable ?

Le syndrome de l’intestin irritable, ou colopathie fonctionnelle, est une pathologie chronique multifactorielle qui associe des anomalies de la motricité intestinale – se traduisant par des troubles du transit – et des anomalies de la sensibilité intestinale – causant douleurs et inconfort. Il fait partie des colites, qui regroupent les manifestations dues à une inflammation du côlon.

Le syndrome du côlon irritable et plus généralement de l’intestin irritable (SII) se manifeste principalement par des douleurs abdominales situées au niveau du ventre. Ces douleurs, d’intensité variable, sont généralement accompagnées de ballonnements, de gaz et de troubles du transit tels que diarrhée, constipation, voire une alternance entre les deux, explique le Dr Laure Martinat. Certains patients peuvent également présenter des maux de tête et de la fatigue.

Le stress et l’anxiété ne sont pas des causes du SII, mais ils peuvent déclencher ou aggraver les crises, souligne également le Dr Laure Martinat.

7 remèdes pour soulager le côlon irritable naturellement

Pour se réconcilier avec ses intestins, certains produits naturels peuvent soulager la douleur.

1. Adopter de bonnes règles hygiéno-diététiques

Il n’existe pas de traitement spécifique contre les symptômes du côlon irritable. La première étape consiste à identifier les aliments mal tolérés et à les éviter. Il est important de noter qu’il y a souvent une intolérance au lactose, précise la naturopathe.

Ensuite, certains régimes permettent d’améliorer les symptômes, notamment le régime sans FODMAPs, qui sont des sucres à chaîne courte peu absorbés et fermentescibles au niveau du côlon, explique le Dr Laure Martinat. Ce régime est efficace, mais il expose à un certain risque de carence et n’est pas bénéfique à long terme pour l’équilibre de la flore intestinale. Il est recommandé de prendre des prébiotiques et probiotiques en complément et d’éviter de suivre ce régime de manière trop restrictive.

Il est notamment recommandé de supprimer les aliments ultra-transformés de son alimentation, car les additifs qu’ils contiennent favorisent la dysbiose. Il est préférable de privilégier des aliments de qualité, d’origine biologique et sans additifs.

Parallèlement, adopter une hygiène de vie équilibrée, pratiquer régulièrement une activité physique et mettre en place des moyens de prévention et de lutte contre le stress, l’anxiété et la fatigue sont essentiels.

2. Des tisanes et des plantes en cuisine

En phytothérapie, on peut utiliser des plantes antalgiques, antispasmodiques et carminatives telles que la mélisse, la menthe poivrée, la camomille romaine, le fenouil ou la badiane en infusion. Il est également conseillé d’utiliser ces plantes en cuisine sous forme d’herbes aromatiques, recommande le Dr Laure Martinat, qui cite notamment le fenouil, le basilic, l’estragon et la coriandre.

En gemmothérapie, la naturopathe recommande le bourgeon de figuier, aux vertus calmantes, sédatives et relaxantes pour le système nerveux central et le système digestif. Diluez 5 à 15 gouttes de macérat concentré dans un verre d’eau trois fois par jour.

Le psyllium blond, quant à lui, a montré qu’il pouvait réguler le transit. Commencez par une petite dose, par exemple une demi-cuillère à café par jour, diluée dans un verre d’eau, un yaourt ou une compote. Puis augmentez progressivement sur plusieurs jours jusqu’à une à trois cuillères à soupe par jour.

3. Les huiles essentielles à la rescousse

L’huile essentielle de laurier noble a un effet eubiotique, c’est-à-dire qu’elle participe à la restauration de l’équilibre du microbiote intestinal. Le Dr Laure Martinat suggère de prendre une goutte de cette huile essentielle sur un comprimé neutre trois fois par jour pendant 14 jours.

L’huile essentielle de menthe poivrée est appréciée pour ses effets antispasmodiques et sa capacité à réduire les symptômes du SII. La naturopathe recommande une goutte sur un comprimé neutre pendant les repas ou en cas de crise, trois fois par jour pendant quelques jours. Attention : ne pas utiliser chez les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, en cas d’allergie ou en cas de risque d’épilepsie.

Respirer des huiles essentielles spasmolytiques, calmantes et anxiolytiques, comme les huiles essentielles de bergamote et d’orange douce, peut également prévenir et calmer les symptômes du côlon irritable.

4. Des auto-massages pour soulager les symptômes

Les auto-massages au niveau abdominal permettent souvent de soulager les symptômes, surtout lorsqu’ils sont associés à des huiles essentielles, assure le Dr Laure Martinat. Cela permet de combiner l’effet analgésique et apaisant du massage lui-même avec les bienfaits des principes actifs des huiles essentielles (l’estragon et le basilic exotique sont antispasmodiques, la lavande officinale, la camomille romaine et le petit grain bigarade sont analgésiques, calmantes et relaxantes, la marjolaine à coquilles rééquilibre le système nerveux).

La naturopathe propose de créer sa propre synergie :

• Mélangez 2 ml d’huile essentielle d’estragon, 3 ml d’huile essentielle de lavande officinale, 2 ml d’huile essentielle de camomille romaine, 3 ml d’huile essentielle de marjolaine à coquilles et 40 ml d’huile végétale de noyau d’abricot.
• Déposez une dizaine de gouttes sur le ventre et massez par des mouvements circulaires dans le sens du transit (aiguilles d’une montre) en cas de tendance à la constipation, ou dans le sens inverse en cas de tendance à la diarrhée.
• Si une zone en particulier est plus douloureuse, insistez en massant cette zone de manière privilégiée.

Attention : ne pas utiliser en cas d’allergie, chez les femmes enceintes ou allaitantes, et les enfants.

Il est également à noter que l’ostéopathie peut apporter un certain soulagement des troubles fonctionnels intestinaux.

5. Des probiotiques pour limiter les symptômes du côlon irritable

Il est également possible de prendre des probiotiques. Le Dr Laure Martinat recommande un mélange de bifidobactéries et de lactobacilles contenant différentes souches telles que Lactobacillus plantarum, Lactobacillus acidophilus, Bifidobacterium lactis et Bifidobacterium bifidum. Prenez une cure de deux mois à jeun avec un verre d’eau. La dose recommandée est entre 5 et 10 milliards de bactéries par dose.

6. Les techniques de relaxation en soutien

L’hypnose clinique a démontré son efficacité dans la prise en charge du SII en améliorant les symptômes liés au SII et en réduisant le stress et l’anxiété, assure la naturopathe. Il s’agit donc d’une approche pertinente à considérer. Il convient également de noter l’existence d’une approche hypnotique spécifique pour le SII : la gut-directed hypnotherapy (GDH), qui se concentre spécifiquement sur la prise en charge du SII.

Si la sophrologie n’a pas officiellement prouvé son efficacité, certains patients en tirent également un réel bénéfice.

De manière plus générale, les techniques de relaxation ne peuvent être que bénéfiques pour les personnes souffrant du SII, car la maladie a un fort impact sur la sphère émotionnelle et altère considérablement la qualité de vie. Bien que le stress et l’anxiété ne soient pas des causes du SII, ils sont des facteurs aggravants.

7. La glutamine pour restaurer l’intégrité de la muqueuse intestinale

Même en l’absence de lésions organiques, en cas de SII avec diarrhée, il peut être intéressant de prendre de la glutamine, un acide aminé non essentiel, disponible sous forme de complément alimentaire, qui permet de restaurer l’intégrité de la muqueuse intestinale. Il s’agit du remède traditionnellement utilisé pour corriger l’hyperperméabilité intestinale.

Comment prévenir le syndrome de l’intestin irritable ?

Il est essentiel d’avoir une hygiène de vie bien équilibrée et de suivre une alimentation de bonne qualité qui préserve la santé de l’organisme, l’équilibre du microbiote intestinal et prévient l’hyperperméabilité intestinale. Cela passe par une alimentation biologique, l’élimination des aliments ultra-transformés, la consommation suffisante de fibres alimentaires et d’aliments lacto-fermentés, une consommation limitée d’alcool, l’arrêt du tabac, etc.

Le maintien de l’équilibre de la sphère psycho-émotionnelle est primordial. Cela nécessite la prévention et la lutte contre le stress et l’anxiété, complète le Dr Laure Martinat. Il ne faut pas hésiter à demander un soutien psychologique en cas d’événements défavorables pour la santé mentale.

Si ces remèdes ne vous soulagent pas ou si les symptômes persistent, il est important de consulter votre médecin, qui pourra vous orienter vers des traitements allopathiques.

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