Les gros dormeurs

By: Astolpho Frappier

Les gros dormeurs

Si certains ont besoin de 8 heures de sommeil, d’autres ont un besoin accru de sommeil. Les "gros dormeurs" dorment en moyenne plus de 10 heures par jour. Comment expliquer ce phénomène ? Quels sont les risques ? Sylvie Royant-Parola et le professeur Damien Léger, spécialistes du sommeil, nous éclairent.

  1. Qu’est-ce qu’un gros dormeur ?
  2. Qui sont les gros dormeurs ?
  3. Gros dormeurs : quels sont les risques d’un trop long sommeil ?

Qu’est-ce qu’un gros dormeur ?

"En général, un gros dormeur dort entre 9 et 11 heures par nuit. Au-delà, il peut s’agir d’hypersomnie, une pathologie", explique Sylvie Royant-Parola.

Le saviez-vous ? L’appartenance à une catégorie de dormeur et les particularités du sommeil (nombre d’heures nécessaires, durée des cycles, etc.) sont déterminées génétiquement. Les parents repèrent parfois très tôt les particularités du sommeil de leur enfant.

Qui sont les gros dormeurs ?

Dans la tranche d’âge des 35-54 ans, les gros dormeurs sont rares en raison de leur occupation professionnelle et sociale. En revanche, les jeunes adultes ont souvent une tendance à dormir plus que la moyenne.

Les adolescents sont souvent associés aux gros dormeurs. Certains ont besoin de beaucoup de sommeil car ils sont en privation permanente. L’accès tardif aux écrans est l’une des raisons invoquées. Toutefois, il faut faire la distinction entre la personne en privation de sommeil qui tente de rattraper sa dette les jours fériés et le gros dormeur qui se sent bien et fonctionne correctement dans la journée.

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Gros dormeurs : quels sont les risques d’un trop long sommeil ?

Le professeur Damien Léger du centre du sommeil et de vigilance de l’Hôtel Dieu à Paris a identifié les risques associés à un sommeil excessif à travers une enquête de 20 1 41.

Selon lui, dormir trop longtemps serait mauvais pour la santé. Dans son enquête "Les risques de dormir trop longtemps", le professeur Damien Léger explique que dormir trop peu peut affecter la mémoire, l’immunité et accroître les risques d’obésité, de diabète, d’hypertension et de problèmes cardiovasculaires.

En revanche, les risques associés à un sommeil prolongé concerneraient uniquement :

Il n’y aurait pas d’accroissement du risque de morbidité.

Dans le réseau Morphée, Sylvie Royant-Parola constate souvent des cas de dépression liée à un sommeil excessif. Certains patients disent dormir beaucoup mais affirment passer du temps au lit sans pour autant dormir, note la psychiatre.

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Nuits longues, hypersomnie et narcolepsie

À côté des "gros dormeurs" qui sont des personnes saines et qui fonctionnent bien dans la journée, il existe des personnes souffrant d’hypersomnie et de narcolepsie. Ces deux pathologies doivent être détectées et soignées.

La personne souffrant d’hypersomnie peut être amenée à somnoler dans la journée alors que son temps de sommeil nocturne est suffisant. Le besoin de sommeil peut être envahissant, avec des périodes de sommeil de 14 à 15 heures d’affilée. Cependant, le sommeil n’est jamais reposant, explique Sylvie Royant-Parola.

Les narcoleptiques ont un besoin de dormir qui peut survenir violemment. La narcolepsie débute souvent à l’adolescence, mais peut se déclencher plus tardivement. Pour la diagnostiquer, il faut en moyenne huit ans. Du fait de la transmission génétique, 98% des narcoleptiques ont un groupage HLA particulier (DQB1 06-02).

Cette maladie se traduit par des accès de sommeil qui peuvent survenir inopinément pendant des activités professionnelles, de loisirs ou même en mangeant. Dans sa forme la plus typique, il y a des accès de chute brutale du tonus musculaire appelée la cataplexie déclenchée par les émotions.

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