Les effets et les risques de la codéine

By: Astolpho Frappier

Les effets et les risques de la codéine

Les effets de la codéine

Extraite du pavot, la codéine a des propriétés antalgiques et antitussives exploitées dans divers médicaments. Sa consommation est très contrôlée et possible uniquement sur ordonnance en raison des risques qu’elle peut présenter pour la santé. Zoom sur les effets de la codéine avec Yves Dour, docteur en pharmacie.

  1. Définition : qu’est-ce que la codéine ?
  2. Quels sont les usages de la codéine ?
  3. Quelle posologie pour quels troubles ?
  4. Risques : est-ce que la codéine est dangereuse ?
  5. Codéine : quels sont ses effets secondaires ?
  6. Quelles sont les contre-indications liées à la consommation de codéine ?
  7. Est-ce que la codéine empêche de dormir ?

Définition : qu’est-ce que la codéine ?

La codéine, ou phosphate de codéine, est une substance active extraite du pavot à opium, tout comme la morphine. La codéine fait donc partie de la familles des opioïdes.

La codéine dispose de plusieurs propriétés thérapeutiques utilisées régulièrement dans le domaine médical. Elle est ainsi utilisée pour son effet antalgique qui calme les douleurs. Celui-ci est obtenu suite à la transformation partielle de la codéine en morphine par le foie, sous l’action d’une enzyme.

La codéine présente également des effets secondaires antitussifs qui sont exploités dans des médicaments.

La codéine est qualifiée d’analgésique narcotique car elle entraîne une somnolence, ce qui fait d’ailleurs partie des effets indésirables. Elle est classée comme dépresseur, c’est-à-dire qu’elle ralentit le système nerveux et le rythme de la respiration.

Suivant son indication, le produit peut se consommer sous forme d’un comprimé, comprimé pelliculé, capsule ou sirop. Il existe aussi du Dafalgan codéiné qui se présente sous forme de comprimé effervescent.

Quels sont les usages de la codéine ?

La codéine agit avec efficacité au niveau du système nerveux en bloquant les signaux de douleur dirigés vers le cerveau, tout comme la morphine. Son utilisation est indiquée, par avis médical, lorsque les autres antalgiques, comme le paracétamol, l’aspirine ou l’ibuprofène, donnés en première intention et utilisés seuls, ne suffisent pas à calmer la douleur chez l’adulte et l’enfant. Cet antalgique de niveau II est efficace contre les douleurs d’intensité modérée. "La phosphate de codéine soulage des douleurs de type primaire comme des maux de tête, des douleurs articulaires… Mais elle est quand même dix fois moins puissante que la morphine (un autre produit de la famille des opioïdes)", explique ainsi Yves Dour, docteur en pharmacie.

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Pour encore plus d’efficacité, le phosphate de codéine peut être associé à diverses molécules dans un médicament, comme le paracétamol dans le Dafalgan effervescent, pour augmenter l’activité de leurs substances actives.

L’efficacité de ce médicament de la famille des opioïdes est également démontrée dans le traitement de maux respiratoires : la codéine empêche également le réflexe de toux et peut être utilisée dans des sirops antitussifs, des décongestionnants, ou encore des expectorants. Attention, chez l’enfant, ce type de traitement est indésirable.

La codéine peut aussi être combinée à des antihistaminiques dans les traitements contre les allergies ou des sirops contre le rhume.

On trouve aussi de la codéine dans d’autres médicaments sous forme de comprimés, associée à des sédatifs, des relaxants musculaires pour accentuer leur efficacité.

Mais quelle que soit son utilisation ou sa fonction, la prise de codéine, comme tout traitement de la famille des opioïdes et des opiacés, doit être soumise à un avis médical pour un adulte ou un enfant.

Quelle posologie pour quels troubles ?

En France, les médicaments contenant de la codéine, même associée à du paracétamol (Dafalgan effervescent), sont cadrés et délivrés exclusivement sur ordonnance, dans un cadre médical. La posologie et les doses de ces médicaments opioïdes sont définies par le médecin spécialiste en fonction de l’intensité de la douleur, du poids et de l’âge du patient, de l’intervalle minimum à respecter entre chaque administration et de la dose journalière maximale autorisée. C’est à lui également de définir le type de traitement, en comprimé ou en sirop.

La posologie contre la douleur

  • Les comprimés de codéine sont dosés à 30 mg à prendre au maximum six fois par jour ;
  • La dose quotidienne (pour un adulte, Ndlr) est de 180 mg et ne doit pas dépasser 240 mg ;
  • Cette dose de codéine peut être associée avec 500 mg de paracétamol (la dose totale quotidienne maximale de paracétamol ne doit pas dépasser 4g par jour, ndlr).

La durée du traitement à base de codéine doit être de court terme et avec la dose efficace et le comprimé le plus faible possible, pour éviter au patient d’être confronté à des effets secondaires et d’autre risque pour sa santé.

La posologie contre la toux

Pour la toux aussi, l’utilisation du traitement à base de sirop contenant de la codéine doit être bref et se reporter aux recommandations et à l’avis du médecin spécialiste notamment au niveau des doses. Les prises doivent se limiter aux moments où la toux survient. Pour un adulte, la dose quotidienne de codéine dans un médicament antitussif ne doit pas dépasser 120 mg.

Risques : est-ce que la codéine est dangereuse ?

Depuis 2017, la codéine est délivrée uniquement sur prescription médicale pour des raisons de sécurité et de santé. Cela fait suite à des détournements d’utilisation constatés de la codéine et au décès de deux adolescents suite à une overdose de ces médicaments. Les opioïdes ne sont pas des produits sans risque, les adultes et les enfants doivent donc être vigilants sur les effets indésirables de ces comprimés. Il y a quelques années, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) mettait en garde contre un nouveau cocktail à la mode chez les adolescents et jeunes adultes : des sirops antitussifs contenant des opiacés et des antihistaminiques étaient mélangés à des sodas pour constituer une boisson nommée "purple drank". Ces médicaments détournés en drogue induisaient un état d’euphorie, une somnolence, un état de confusion, d’agitation et des crises convulsives pouvant conduire à des cas de dépendance et des abus menant à l’hospitalisation. Les spécialistes alertent donc sur l’usage de ces comprimés dans le cercle familial. D’autre part, cet opiacé peut générer une forte dépendance et provoquer un syndrome de sevrage néo-natal chez les enfants ayant été en contact avec ce type de produit in-utéro.

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Depuis, l’ANSM a publié la liste des médicaments antalgiques ou antitussifs contenant de la codéine ou l’un de ses dérivés (dextrométhorphane, noscapine, éthylmorphine). Tous sont remis seulement sur ordonnance pour une raison de santé spécifique et après un avis médical pour éviter les effets indésirables et les risques liés à la consommation de ces comprimés de la famille des opioïdes chez les adultes et l’enfant.

Codéine : quels sont ses effets secondaires ?

La prise de codéine peut entraîner des effets secondaires très variables en fonction des personnes, car les adultes et les enfants l’assimilent différemment. Cette susceptibilité dépend également de la quantité et de la durée du traitement contre la douleur. Les spécialistes invitent les adultes et les enfants à lister les effets indésirables de ce produit.

A court terme, les effets secondaires les plus fréquents sont :

  • Un état euphorique, de bien-être 20 à 60 minutes après la prise du produit pour une durée de deux à trois heures ;
  • Des étourdissements ;
  • Des défauts d’attention, de la confusion ;
  • De la somnolence ;
  • Des maux de tête ;
  • Une respiration plus lente ;
  • Des membres (bras, jambes) lourds ;
  • Des démangeaisons
  • Des vomissements ;
  • Des problèmes de constipation ;
  • Un rythme cardiaque rapide ;
  • Des crampes ;
  • Des bronchospasmes, c’est-à-dire des spasmes bronchiques liés à son activité d’antitussif.

La codéine, comme d’autres produits de la famille des opioïdes, peut également produire des hallucinations. "Normalement, cela survient à forte dose mais nous avons des patients, même adultes, qui sont très sensibles à ce type de produit et qui, dès la première prise de codéine, même à bas dosage, vont avoir ces effets secondaires. On appelle ces personnes des morphiniques rapides. Dès qu’ils prennent des morphiniques ou des dérivés morphiniques, ils vont avoir une métabolisation excessive comme s’ils avaient pris une surdose d’opioïdes", précise le spécialiste Yves Dour.

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Les effets secondaires de la codéine à long terme sont :

L’effet secondaire le plus problématique de la codéine sur la santé est la dépendance. Comme pour toute consommation d’opioïde, la codéine peut entraîner une dépendance physique. Pour s’Épargner les symptômes du sevrage, le patient ressent le besoin d’en consommer de nouveau. "Le risque de dépendance ne dépend pas du dosage mais de la durée. Une personne qui prend un ou deux comprimés par jour de codéine pendant trois semaines va s’accoutumer", informe le docteur en pharmacie. De nombreux cas de syndrome de sevrage néonatale sont à déplorer notamment aux États-Unis.

D’autres effets secondaires/indésirables peuvent s’installer ou accompagner la dépendance à ces comprimés :

  • Une aggravation des douleurs ;
  • Des sautes d’humeur ;
  • Un manque d’émotions ;
  • De la dépression ;
  • Des troubles des apprentissages et de la mémoire ;
  • Des insomnies , trouble du sommeil ;
  • Une constipation sévère ;
  • Une perte d’appétit ;
  • Syndrome de sevrage postnatal chez les nourrissons
  • Des troubles sexuels chez l’homme ;
  • Une perturbation des cycles menstruels ;
  • Un rythme cardiaque irrégulier.

Par ailleurs, un surdosage de codéine et un risque d’empoisonnement sont également possibles et entraînent alors un ralentissement de la respiration, une absence de réaction au bruit ainsi qu’ à la douleur, une profonde somnolence ou bien encore une perte de conscience.

Quelles sont les contre-indications liées à la consommation de codéine ?

La consommation et l’administration de médicaments ou comprimés à base de codéine comportent des contre-indications qui sont variables d’un médicament à un autre. Aussi, il est important de bien évoquer et tenir compte de ses antécédents médicaux, de respecter les préconisations de son médecin ou son spécialiste et de chaque produit notamment pour l’enfant.

Le Dafalgan codéine, parfois proposé dans le traitement des douleurs et sous forme de comprimé effervescent, est par exemple contre-indiqué chez :

  • Les personnes gravement malades du foie ;
  • Les personnes asthmatiques ;
  • Les personnes présentant une insuffisance respiratoire ;
  • Les patients connus pour être des métaboliseurs ultrarapides ;
  • Les patients de moins de 18 ans ayant subi une ablation des végétations

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