Déconfinement comment surmonter le syndrome de la cabane

By: Astolpho Frappier

Déconfinement comment surmonter le syndrome de la cabane

Syndrome de la cabane : quand sortir de chez soi devient angoissant

Après les confinements liés à la pandémie de Covid-19, de nombreuses personnes sont anxieuses à l’idée de sortir de chez elles. Ce phénomène, appelé syndrome de la cabane, fait l’objet de nombreux témoignages et suscite des conseils de psychologues cliniciens.

  1. Qu’est-ce que le syndrome de la cabane ?
  2. Un comportement d’évitement systématique
  3. Anxiété sociale ou hypocondrie
  4. Des personnes plus exposées que d’autres
  5. Comment s’en sortir ?

Pour certaines personnes, les confinements ont été des périodes de calme et d’introspection, mais pour d’autres, ils ont engendré de véritables angoisses. Joanna, 27 ans, raconte qu’après le premier confinement, elle a développé la peur de sortir de chez elle. Face à l’ampleur du phénomène, les médias ont commencé à parler de syndrome de la cabane.

Qu’est-ce que le syndrome de la cabane ?

Il s’agit d’une régression et d’un repli sur soi, suivis d’une difficulté à reprendre une vie sociale pour des personnes isolées pendant longtemps. Ce phénomène n’est pas nouveau et a déjà été observé chez des patients après une longue hospitalisation. Il est également associé à une anxiété sociale, où les personnes ont un besoin accru de s’isoler et de préserver leur intimité psychique en raison de leur méfiance envers autrui et de leur manque de confiance en eux.

Cependant, la sortie du premier confinement au printemps 2020 a été particulière et inédite à grande échelle. L’isolement prolongé, les mesures de distanciation sociale et la panique alimentée par les médias ont créé un besoin de se calfeutrer. Les gens ont créé un cocon artificiel prétendument protecteur face à un environnement perçu comme menaçant. On parle alors de cabane métaphorique.

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Un comportement d’évitement systématique

> Joanna se sentait submergée à l’extérieur. Elle évitait presque totalement de sortir de chez elle, car elle avait l’impression qu’il y avait trop de choses à prendre en compte : garder ses distances, porter un masque et s’assurer que les autres en portent aussi, utiliser du gel hydroalcoolique, etc. Pour éviter cette pression, elle choisissait de rester chez elle. Elle se sentait même en mode survie, avec des excès alimentaires et des crises d’angoisse qu’elle n’avait jamais connus auparavant.

> Maria Hejnar définit le syndrome de la cabane comme une forme de phobie du monde extérieur. C’est une peur irrationnelle et injustifiée qui sert de stratégie pour gérer l’angoisse liée à un objet qui n’est pas rationnellement dangereux, en l’occurrence le monde extérieur. Cette angoisse incontrôlable entraîne des stratégies d’évitement ou des crises d’angoisse lorsque la situation ne peut être évitée. Cela se manifeste avec divers symptômes neurovégétatifs tels que des difficultés respiratoires, une douleur thoracique, un sentiment d’oppression ou d’étouffement, des palpitations, des engourdissements et des picotements, de la transpiration, des frissons, des nausées et des vomissements, une sensation de faiblesse et de fragilité…

> Un cercle vicieux se met alors en place : en évitant systématiquement le monde extérieur, il devient de plus en plus étranger. L’affronter devient encore plus difficile et renforce l’angoisse, aggravant ainsi le syndrome.

Anxiété sociale ou hypocondrie

> Les personnes qui ont peur de sortir ont différentes appréhensions. Pour Joanna, la plus grande inquiétude était d’être de nouveau entourée de gens après des mois d’isolement. Elle se sentait anxieuse parmi une foule.

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> Certains des patients suivis par la psychologue présentaient en effet une anxiété sociale, une crainte de l’autre, et se sentaient incapables de faire face à nouveau à des situations anxiogènes après une longue période sans contact avec autrui. Ils avaient besoin d’aide pour être rassurés, pour oser sortir et être à l’aise en dehors de chez eux.

> Maria Hejnar a également constaté que certaines personnes craignaient de tomber malades et avaient développé une crainte hypochondriaque du virus. La difficulté à sortir après le confinement était liée à la peur suscitée par les médias : il fallait éviter ce dangereux virus qui rôdait dehors.

Certaines personnes plus exposées que d’autres

> Tout le monde peut être touché par le syndrome de la cabane, mais les personnes anxieuses de base, en particulier celles qui souffrent d’anxiété sociale ou d’hypocondrie, ressentent plus intensément le besoin de protéger leur espace. La limitation des contacts sociaux, qui peut être éprouvante pour elles, les apaise. Ainsi, reprendre une vie sociale après une pause aussi longue est très angoissant pour elles.

Comment s’en sortir ?

Retrouver une vie sociale est essentiel, car l’isolement prolongé a un impact négatif sur notre fonctionnement psychique et notre rapport aux autres. La première étape consiste donc, comme dans toutes les situations d’anxiété, à trouver un équilibre entre l’affrontement de l’objet ou de la situation angoissante sans pour autant y faire face de manière trop violente, ce qui pourrait être traumatique. On peut commencer par de courts trajets accompagnés par un proche pour se sentir soutenu. Il faut du courage pour sortir de sa coquille et, parfois, nous avons besoin de quelqu’un pour nous accompagner dans un premier temps.

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> Pour Joanna, revoir ses proches et respecter les mesures de protection lui a permis de surmonter ses angoisses. Au départ, cela lui semblait contraignant, mais progressivement, elle a repris une vie normale sans y penser.

> Parallèlement, Maria Hejnar recommande de faire un travail d’introspection sur nos peurs, leurs origines et leur signification. Les personnes handicapées par leurs symptômes peuvent entreprendre une thérapie psychothérapeutique, voire un traitement médicamenteux.

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