Cuffing : une tendance couple de l’hiver à connaître

En hiver, nombreux sont ceux qui recherchent un partenaire avec qui passer cette période froide et sombre. Cependant, la psychologue clinicienne Maïté Tranzer nous met en garde contre une nouvelle façon de "dater" appelée le "cuffing"…

1. Qu’est-ce que le "cuffing" ?
2. Le consentement de tous les partenaires
3. Attention, le cuffing peut causer des souffrances
4. Au-delà du cuffing, le problème de la dépendance affective

Chaque année, à la fin de l’automne, Louise ressent le besoin de se blottir contre quelqu’un pour se réchauffer. "Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens plus seule en fin d’année, confie la jeune femme de 32 ans. Je suis plus encline à utiliser les applications de rencontre et à trouver un partenaire occasionnel avec qui passer du temps, comme regarder des films et se détendre". Cette tendance, venue des États-Unis, porte le nom de "cuffing". Mais en quoi cela consiste-t-il ?

Qu’est-ce que le "cuffing" ?

Aujourd’hui, tout le monde connaît les expressions "coup d’un soir" ou "sexfriend". Le terme "cuffing" provient de l’anglais "cuffs", qui signifie "menottes". L’idée est donc de trouver quelqu’un avec qui "s’enchaîner" – métaphoriquement – pendant la saison froide. Il s’agit d’un partenaire sexuel et amical avec qui on n’a aucune intention de construire une relation sérieuse. "Cette tendance a un côté réconfortant", nous explique Maïté Tranzer, psychologue clinicienne. "En hiver, on se sent moins bien, on manque de luminosité et il fait froid. De plus, avec la période de Covid, je remarque une baisse de moral chez mes patients. Ainsi, on cherche du réconfort. Le cuffing devient alors une sorte de doudou que l’on investit pendant quelques semaines ou mois, jusqu’à l’arrivée des beaux jours. Les partenaires sont comme des marmottes qui hibernent ensemble et reprennent ensuite leur vie normale".

Le consentement de tous les partenaires

En somme, cette méthode de rencontre peut offrir un réconfort affectif temporaire, comme un remède pour traverser cette période difficile. "Si les deux personnes sont d’accord, où est le mal ?", fait remarquer la spécialiste. "Chacun profite de ce qui lui convient, de moments superficiels où on regarde la télévision, où on fait l’amour, où on se réconforte l’un et l’autre… Cependant, il est important d’établir des règles claires et de ne pas donner de faux espoirs à une personne qui souhaiterait une relation plus sérieuse".

Elle souligne l’importance d’exprimer clairement ses attentes dès le début : "On doit dire à l’autre dès le départ que l’on ne souhaite pas s’engager et que l’on est là pour passer du bon temps sans se projeter. Il est essentiel de clarifier les choses pour ne pas faire souffrir notre partenaire". Si la personne en face n’est pas d’accord avec ces règles, cela signifie qu’elle n’est pas celle qu’il vous faut pour "cuffer" en toute sérénité ! "L’année dernière, j’ai eu une relation avec une fille de novembre à début avril", raconte Julien, 37 ans. "Nous avions convenu que cela resterait une relation occasionnelle, et cela me convenait parfaitement… Mais quand elle a exprimé qu’elle voulait passer à autre chose, j’ai réalisé que je m’étais beaucoup attaché à elle. En réalité, je n’ai pas du tout apprécié d’être son coup d’un hiver !".

Attention, le cuffing peut causer des souffrances

En effet, tout comme le concept de "sexfriend", le cuffing comporte des risques. "Tout le monde n’est pas capable d’utiliser cette méthode en prenant les avantages d’une relation sans qu’elle soit sérieuse. Par conséquent, cela peut être destructeur de savoir que cette relation a une date de fin prévue dans quelques mois". Il vaut donc mieux rester vigilant pour éviter une fin douloureuse.

"Plus on a des rapports réguliers avec quelqu’un, plus on risque de développer des habitudes et des sentiments. On utilise l’autre comme une couverture chaude, mais lorsque l’on retire cette couverture, on peut ressentir un vide… Bien entendu, l’arrivée du printemps favorise les sorties et les nouvelles rencontres !".