Conisation du col de l utérus – Cancer du col utérin

By: Astolpho Frappier

Conisation du col de l utérus - Cancer du col utérin

La conisation, pour prévenir le cancer du col de l’utérus

La conisation est une intervention préventive bénigne qui consiste à retirer chirurgicalement une partie du col de l’utérus. L’objectif est de ôter les lésions, appelées dysplasies cervicales, susceptibles, après plusieurs années, d’évoluer vers un cancer du col de l’utérus. Focus sur les indications, le déroulement et les suites de l’intervention.

  1. La suppression des dysplasies par prévention
  2. La conisation, une intervention bénigne
  3. L’analyse cytopathologique des dysplasies
  4. A quoi faire attention après l’opération ?
  5. Quel suivi post-opération ?
  6. Quels sont les avantages et les inconvénients liés à cette opération ?

La conisation est proposée lorsque des modifications cellulaires du col de l’utérus, des dysplasies, ont été diagnostiquées par frottis du col utérin, confirmées par une colposcopie et une biopsie. L’objectif est de les enlever, induites par la présence d’un virus appelé Human Papilloma Virus (HPV), avant qu’elles n’évoluent vers un cancer du col de l’utérus.

La suppression des dysplasies par prévention

Les dysplasies sont classées en CIN (pour "Cervical intraepithelial neoplasia", ou néoplasies cervicales intra-épithéliales) de grade I, II, III selon leur potentiel évolutif.

  • Les dysplasies légères (CIN I), dites de bas grade, récemment découvertes, ne nécessitent pas de traitement et sont simplement surveillées par le gynécologue. La plupart régressent spontanément ou restent stables, 10 % environ évoluent en lésions précancéreuses.
  • Les dysplasies modérées et sévères (CIN II et III), dites de haut grade, sont également qualifiées de lésions précancéreuses. Elles peuvent régresser ou ne pas évoluer, en particulier chez les femmes les plus jeunes. Cependant, 5 à 12 % d’entre elles se transforment en cancer invasif après 10 à 15 ans d’évolution.
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La conisation vise à retirer préventivement les dysplasies modérées et sévères pour prévenir leur évolution vers un cancer.

La conisation, une intervention bénigne

L’intervention est réalisée par un chirurgien dans un bloc opératoire. Elle dure entre vingt et trente minutes. La patiente est allongée en position dite « gynécologique », c’est-à-dire allongée, les jambes remontées et écartées. Le chirurgien se place entre ses jambes en position assise. La patiente est sous anesthésie locale ou locorégionale, voire générale selon le chirurgien.

La conisation s’effectue par la voie vaginale. Le chirurgien accède au col de l’utérus grâce à un spéculum, visualise les lésions par colposcopie et adapte son geste en conséquence. Il enlève les lésions à l’aide d’un bistouri ou d’un laser.

La conisation est une chirurgie ambulatoire. La patiente peut rentrer chez elle quelques heures après l’intervention à condition d’être accompagnée.

"Dans d’autres pays, comme en Angleterre ou en Irlande, la conisation est réalisée en consultation, sous anesthésie locale", précise le Dr Carcopino, gynécologue obstétricien, membre de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV). "C’est une intervention bénigne."

L’analyse cytopathologique des dysplasies

La portion de col retirée, ou biopsie opératoire, est examinée au microscope par un cytopathologiste qui étudie la lésion et sa périphérie. Lorsque les dysplasies ont été entièrement retirées, les marges ou berges sont dites saines.

Le Dr Carcopino remarque : "Dans le cas contraire, aucune reprise chirurgicale n’est a priori indiquée. L’intervention est de plus en plus rarement répétée, toujours dans le but de préserver le col utérin. La plupart du temps, l’organisme parvient à éliminer le tissu lésé qui aurait pu être laissé en place. Dans moins de 1 % des cas, l’analyse cytopathologique révèle une lésion cancéreuse non suspectée. Cette découverte permet de commencer rapidement un traitement, ce qui est favorable au pronostic."

A quoi faire attention après l’opération ?

Les suites de la conisation sont généralement peu douloureuses : la partie externe du col de l’utérus est peu innervée. Cependant, le médecin peut vous prescrire des antidouleurs lors de votre sortie.

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Le col est en revanche particulièrement vascularisé. Les deux premières semaines suivant la conisation, il est fréquent d’observer des pertes colorées ou un peu de sang. Toute douleur ou saignement important doit cependant être signalé.

Pendant quatre à six semaines, il est également conseillé d’éviter les rapports sexuels, le port de tampons périodiques, les activités physiques intenses, les bains et la piscine, les longs déplacements. Tout ce qui risque de ralentir la cicatrisation et de provoquer des saignements.

Quel suivi post-opération ?

Les résultats de l’analyse cytopathologique sont communiqués à la patiente environ une semaine après l’intervention par son chirurgien.

De trois à six mois après l’intervention, une consultation de contrôle avec le chirurgien permet notamment de vérifier l’absence de lésion et la bonne cicatrisation du col. Parfois, la conisation entraîne une sténose (rétrécissement) de l’orifice du col qui peut gêner le suivi et nécessiter un traitement.

Les consultations suivantes ont lieu à un rythme plus ou moins rapproché (environ tous les six ans les deux premières années, puis tous les deux ans ensuite), mais le suivi doit être maintenu. "Les femmes qui ont déjà subi une conisation sont une question d’équilibre entre la virulence du HPV impliqué et la capacité de l’organisme à s’en protéger."

Depuis le 15 octobre 2019, le frottis n’est plus recommandé pour le suivi des femmes traitées par conisation pour des lésions de haut grade. Il est remplacé par la réalisation d’un test HPV six mois après l’opération. Ce test de surveillance doit être réalisé tous les 3 ans.

Quels sont les avantages et les inconvénients liés à cette opération ?

L’opération permet de prévenir le risque de développer un cancer du col de l’utérus. Cependant, elle présente également certains risques de complications.

  • La principale complication est le risque d’hémorragie qui peut survenir pendant l’intervention ou dans les 10 jours qui suivent.
  • Très rarement, il peut y avoir une lésion de la vessie ou du gros intestin pendant l’opération.
  • Une infection peut se développer dans les jours suivant l’opération et nécessiter un traitement antibiotique.
  • Un rétrécissement du col de l’utérus (sténose) est également possible.
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Un risque d’accouchement prématuré augmenté

La conisation ne semble pas modifier la fertilité. Cependant, les femmes opérées ont deux à trois fois plus de risques d’accoucher prématurément, ce qui augmente les complications, notamment en cas de grande prématurité. "Les patientes concernées ont en moyenne une trentaine d’années, c’est un risque à ne pas négliger", commente le Dr Carcopino. "Il est directement lié à la taille de la résection, d’où l’importance de la précision du geste."

Le risque d’accouchement prématuré justifie également une approche attentiste pour les dysplasies les plus légères. Cependant, il peut être difficile de distinguer ces dernières des lésions modérées. Comment procéder dans les cas limites ? Le médecin remarque : "La conisation ne nécessite pas une intervention immédiate. Les patientes peuvent consulter leur gynécologue et, éventuellement, solliciter un deuxième avis spécialisé."

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