Comment soulager les contractions naturellement

By: Astolpho Frappier

Soulager les contractions naturellement

Alors que la grossesse progresse, le ventre de la future mère s’arrondit et son corps se prépare à l’accouchement. Les contractions liées à l’accouchement, non douloureuses pendant la grossesse, sont souvent difficiles à vivre pour la plupart des femmes.

Cependant, il existe des techniques pour mieux les supporter. Faisons le point avec Agathe Comadrona, sage-femme, Laure Martinat, anesthésiste-réanimatrice et naturopathe, ainsi que Manon Bestaux, sexologue.

Qu’est-ce qu’une contraction ?

Les contractions qui surviennent au cours de la grossesse, généralement à partir de la vingtième semaine, sont appelées contractions de Braxton-Hicks. Elles préparent l’utérus à l’accouchement, mais n’affectent pas le col de l’utérus, qui protège le bébé, précise Agathe Comadrona. Le col de l’utérus est normalement fermé, dur et long pendant la grossesse. Ces contractions ne doivent pas être douloureuses. Si elles le sont, il faut consulter, car cela pourrait indiquer une modification du col, note la spécialiste.

Les contractions d’accouchement, quant à elles, servent à ouvrir le col de l’utérus, le dilater, et à faire descendre le bébé dans le bassin de la maman jusqu’au périnée. Elles deviennent régulières et de plus en plus rapprochés à mesure que la délivrance approche, et peuvent être douloureuses.

Les contractions sont-elles toujours douloureuses ?

Toutes les femmes n’abordent pas l’accouchement et les contractions de la même manière. La perception de la douleur est subjective : certaines femmes arrivent à considérer les contractions comme une aide à l’accouchement. Amandine, mère de 2 enfants, raconte: "Pour mon premier enfant comme pour le second, je n’ai jamais eu mal pendant mes contractions, pourtant je n’ai pas une grande tolérance à la douleur. Les contractions ne m’ont pas fait souffrir, c’était juste comme si j’avais des douleurs de règles. Avant d’accoucher, j’ai même joué aux cartes avec mon mari." Dans ce contexte, Agathe Comadrona précise qu’il ne faut pas parler de "douleurs" mais plutôt de "sensations intenses, voire très intenses, de sensations désagréables", jusqu’à ce que des douleurs apparaissent en fin de travail. Chaque accouchement est différent, et bien que les cas des femmes qui vivent des contractions sans douleur soient rares, de nombreuses femmes arrivent à gérer ces sensations pour en faire de "véritables partenaires de leur travail d’accouchement".

Pour celles qui souffrent, il existe des astuces naturelles pour mieux gérer la douleur des contractions.

Mieux se connaître pour soulager ses contractions

Pour commencer, il est essentiel que les femmes se familiarisent avec leur accouchement. Cela passe par une bonne connaissance de son corps et des mécanismes de l’accouchement. Afin de mieux appréhender les contractions, Agathe Comadrona recommande aux femmes de bien comprendre la physiologie et le rôle des hormones dans l’accouchement. "La femme doit pouvoir se mettre dans sa bulle et laisser les hormones agir et faire travailler son corps. Elle doit pouvoir avoir confiance dans le mécanisme de la naissance", explique la sage-femme. Deux types d’hormones entrent en jeu : l’ocytocine, qui provoque les contractions, et les endorphines, qui aident à mieux gérer la douleur. Selon la spécialiste, une fois que ces principes essentiels sont compris, la femme peut trouver des ressources supplémentaires pour mieux vivre les contractions.

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Bouger pour apaiser les contractions

Une femme sur le point d’accoucher ressent souvent le besoin de bouger et de trouver la meilleure position pour se soulager. Lors des contractions, il est important d’essayer différentes positions. Agathe Comadrona précise que chaque femme doit écouter son corps, car ce qui fonctionne pour l’une peut ne pas fonctionner pour l’autre. Au début de l’accouchement, jusqu’à environ 4 cm de dilatation, les femmes sont souvent chez elles, et elles peuvent utiliser ce qu’elles ont à leur disposition pour soulager leurs contractions.

  • Marcher et monter et descendre les escaliers : en prenant appui sur une jambe sur la marche supérieure pendant une contraction, puis sur l’autre jambe pour une autre contraction, cela peut soulager, détaille Agathe Comadrona.
  • Rentrer la pointe des pieds vers l’intérieur : c’est un petit mouvement qui peut aider certaines femmes à se sentir plus à l’aise et à ouvrir plus efficacement le bassin pour permettre au bébé de s’engager et de descendre plus facilement.
  • Le fitball, ou ballon de grossesse : il permet aux femmes enceintes de se positionner le plus confortablement possible. Elles peuvent prendre appui avec le haut de leur corps, s’asseoir ou se pencher en arrière en prenant appui sur le ballon.
  • Le rocking-chair : cet accessoire peut accompagner les contractions, faire bouger le bassin et soulager les douleurs éventuelles.
  • S’agripper à quelque chose : Agathe Comadrona explique que la façon la plus simple de s’agripper est de prendre appui sur les épaules de son partenaire, car cela permet d’ouvrir le bassin sans avoir à s’appuyer sur le sol.

Apaiser les contractions : utiliser la voix

En plus des mouvements, le chant prénatal peut être utilisé juste avant l’accouchement. Les vibrations sonores et le chant permettent non seulement de se détendre, mais aussi de visualiser le souffle pour mieux le contrôler. La sage-femme recommande d’émettre des sons graves en testant les sons "O" et "A". Selon Agathe Comadrona, ces sons ont des effets différents, l’un étant plus libérateur que l’autre, mais cela dépend de chaque femme.

La chaleur pour apaiser les contractions

Appliquer une source de chaleur entre les reins ou dans le bas du dos aide à soulager naturellement les douleurs musculaires et les crampes, et peut également soulager les sensations des contractions. Une couverture chauffante ou une bouillotte sèche peuvent aider. Agathe Comadrona préfère la couverture chauffante, car elle maintient une température constante.

Les compresses chaudes, comme des draps ou des serviettes, peuvent également être utilisées au bas du dos pendant la contraction.

Les douches sont également une option : "Qu’il en soit ainsi pour l’écologie, si cela signifie que la future mère doit en prendre plusieurs", déclare la sage-femme. Elle les considère comme des douches thérapeutiques. La femme peut s’asseoir à califourchon sur une chaise en plastique ou s’appuyer contre le mur, laissant l’eau chaude couler sur le bas de son dos ou sur son ventre. C’est encore mieux si une autre personne s’occupe de soulager la femme. "Une femme, pendant son accouchement, ne devrait s’occuper que d’elle-même et de son bébé", précise Agathe Comadrona. Le bain est également recommandé, certaines maternités le proposent même aux femmes sur le point d’accoucher. "Le bain est également un bon test pour savoir si les contractions sont de véritables contractions d’accouchement. Si, après une période de relaxation dans le bain, les contractions sont toujours présentes, cela signifie que la naissance de l’enfant est imminente", indique la spécialiste.

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Apaiser les contractions : penser aux massages

Moins connue, il existe un point d’acupression entre le pouce et l’index, à l’intérieur de la main. En massant cet endroit, qui se situe à deux centimètres entre le pouce et l’index, on libère de l’ocytocine, qui est très utile pour favoriser l’accouchement, explique Agathe Comadrona.

La technique du peigne pour soulager les douleurs des contractions

Il existe une technique simple pour aider à la gestion de la douleur pendant le travail, appelée technique du "peigne". Elle consiste à stimuler des points stratégiques d’acupuncture situés le long des plis des mains, là où les doigts rencontrent la paume. Pour ce faire, un simple peigne en plastique peut être utilisé : il suffit de le tenir dans la main et de le serrer pendant qu’une contraction survient. Cette action libère des endorphines qui ont un effet analgésique.

Plus insolite encore : stimuler votre clitoris. Moins connue car sans doute plus taboue, une autre pratique peut aider à mieux vivre les contractions. Il ne s’agit pas de masturbation à proprement parler, et d’ailleurs la sexologue Manon Bestaux qui étudie l’efficacité de cette méthode réfute ce terme. Elle préfère parler de stimulation clitoridienne, car l’objectif n’est pas d’atteindre l’orgasme ni de rechercher du plaisir. Selon cette experte, la fonction principale du clitoris serait de soulager les douleurs même avant d’être un organe de plaisir. "Je suis convaincue que la stimulation clitoridienne est un analgésique naturel", affirme-t-elle. Selon elle, le clitoris agit de la même manière que le pénis : l’érection des corps caverneux provoque la sécrétion d’endorphines, des substances analgésiques. Agathe Comadrona adhère totalement à cette théorie et précise même : "Parfois, je conseille aux couples de s’embrasser profondément, car cela génère également de l’endorphine qui aide à mieux vivre l’accouchement."

Apaiser les contractions : apprendre à se reposer

Chaque contraction demande de l’énergie, il est donc judicieux de trouver des ressources et du repos lorsque celles-ci se calment. "Il est important de se détendre autant que possible et de presque être dans un état de sommeil pour recharger ses batteries", indique la sage-femme.

La musique aide certaines mères à se concentrer et à mieux gérer la douleur des contractions. Elle permet d’entrer dans un état de relaxation qui peut être bénéfique et réparateur entre deux contractions.

La naturopathie pour apaiser les contractions

  • Côté naturopathie, Laure Martinat recommande de travailler autour de 4 grands axes : la sophrologie, l’utilisation des fleurs de Bach, l’aromathérapie et la phytothérapie. Ces méthodes ne contredisent en rien l’utilisation de la péridurale, si la mère le souhaite.
  • La sophrologie, à mettre en place dès le début de la grossesse, est une pratique qui aide la mère à se détendre, sans contre-indication pour elle-même et pour son bébé, précise la spécialiste. Avec la sophrologie, la future mère apprend à maîtriser sa respiration et à canaliser son anxiété. C’est également un moment pour elle, où différentes techniques telles que la relaxation, la maîtrise de la respiration, des exercices de visualisation et la capacité à envisager des pensées positives sont utilisées. Cela lui permettra, le jour J, d’être plus active dans son accouchement et de mieux gérer les contractions.
  • Les fleurs de Bach complètent le travail effectué avec la sophrologie en aidant la future mère à gérer ses émotions. Les fleurs de Bach agissent sur la sphère émotionnelle, elles aident la femme à se reconnecter avec son corps afin de retrouver une forme d’harmonie et de tranquillité, explique la naturopathe. Elles peuvent être prises dès le début de la grossesse, mais aussi ponctuellement. Deux mois avant l’accouchement, la future mère peut prendre par voie orale, diluées dans un verre d’eau ou de jus de fruits, 2 gouttes de Mimulus (mimulus jaune), qui cible les peurs et les angoisses, associées à 2 gouttes d’Honeysuckle (chèvrefeuille), qui aident à rester dans le présent et à "se préparer pleinement à l’accouchement", ainsi que 2 gouttes de Walnut (noyer), qui aident à s’adapter aux phases de changement, note Laure Martinat. Dès le début des contractions, on peut proposer à une femme enceinte d’utiliser le remède Rescue, qui favorise le lâcher-prise pour retrouver une forme de sérénité. Par voie orale, il faut prendre 4 gouttes, et dans le bain, il faut en ajouter 10.
  • Si la maternité le permet, les mères peuvent également apporter un flacon d’huiles essentielles de lavande vraie ou de mandarine : elles ont des propriétés relaxantes et anxiolytiques. Elles peuvent être placées dans un diffuseur, inhalées ou même déposées sur un oreiller d’accouchement.
  • Pour préparer 7 à 10 jours avant la date d’accouchement : pour un flacon en verre teinté de 30 ml, mélangez 3 ml d’huile essentielle de clous de girofle, 3 ml d’huile essentielle de palmarosa, 2 ml d’huile essentielle de camomille romaine complétées avec 22 ml d’huile végétale (noisette ou noyaux d’abricot). Massez votre bas du dos avec 6 gouttes de ce mélange matin et soir.
  • Pour le jour J : dans un flacon de 30 ml, versez 4 ml d’huile essentielle de palmarosa, 4 ml de clous de g

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