La dysmorphophobie, l’angoisse d’être dysmorphique : causes, symptômes, traitements
Obsession sur une partie du corps, jusqu’à ne penser qu’à ça, c’est ce qu’on appelle la dysmorphophobie. Ce trouble, qui existe depuis longtemps, semble devenir de plus en plus courant avec l’essor des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Il touche maintenant près de 1 à 2% des adolescentes et des jeunes femmes. Houari Maïdi, psychologue clinicien, psychanalyste et auteur du livre "Clinique du narcissisme", nous parle des troubles dysmorphiques.
- Définition : la dysmorphophobie
- Causes de la dysmorphophobie : pourquoi ce trouble survient-il ?
- Profil type de la personne dysmorphophobique
- Symptômes : comment savoir si l’on est dysmorphophobique ?
- Le diagnostic
- Traitement de la dysmorphophobie
Qui n’a jamais été obsédé par un aspect de son apparence qui ne lui plaisait guère ? On parle de dysmorphophobie ou de BDD (Body Dysmorphic Disorder) lorsque l’attention portée à ses défauts devient obsessionnelle, jusqu’à s’observer de manière compulsive et répétitive devant le miroir. Ce trouble peut devenir envahissant au point de provoquer divers symptômes tels qu’une anxiété très importante, une phobie ou une peur irrationnelle.
Définition : la dysmorphophobie
La dysmorphophobie ou trouble dysmorphique est un trouble psychique caractérisé par une peur irraisonnée et irrationnelle de présenter une dysmorphie, c’est-à-dire une véritable anomalie physique.
"La personne devient obsédée par son apparence, avec une perception quasi hallucinatoire de son image, un peu comme une hypochondrie esthétique", décrit le psychanalyste.
Il y a une rupture entre le corps et la psyché : les deux ne sont plus en concordance.
"La dysmorphophobie est liée au narcissisme : on peut se sentir persécuté par son double. Il y a comme une paranoïa, qui n’est pas externe, mais interne, le corps devient comme un corps étranger", ajoute Houari Maïdi.
Il existe différents degrés de dysmorphophobie, allant de la simple névrose au véritable trouble psychotique.
Causes de la dysmorphophobie : pourquoi ce trouble survient-il ?
La dysmorphophobie est un symptôme et non un syndrome. C’est une réaction somatique qui peut être due à plusieurs étiologies.
"Il y a un lien évident avec le miroir, le premier miroir étant le regard de la maman", explique le psychanalyste.
Un bébé qui n’a pas été suffisamment regardé, aimé, complimenté, comme cela peut être le cas d’un enfant non désiré, peut développer une perception déformée et disgracieuse de lui-même.
"On parle de trauma narcissique précoce, par défaut de care-giver", détaille Houari Maïdi.
Il y a également un lien avec l’angoisse de castration : la personne se sent privée, dépossédée, victime d’une perte liée au corps, mais qui peut masquer d’autres pertes.
"Un deuil non dépassé peut également entraîner une culpabilité, avec une fixation déplacée sur le corps", indique le psychanalyste.
Si la dysmorphophobie a toujours existé, il semble qu’elle soit exacerbée à l’ère des réseaux sociaux, où l’exposition physique est plus facile et le harcèlement direct plus fréquent. Un fait anecdotique qui fait écho à la dysmorphophobie est l’avènement du selfie et de ces comportements, marqués par une augmentation des rhinoplasties, le nez étant déformé par la prise de photos grand angle. Les jeunes développent une obsession pour ce nez qu’ils jugent trop proéminent.
Profil type de la personne dysmorphophobique
Le diagnostic est posé lors de deux périodes de la vie : l’adolescence et le vieillissement. Deux périodes troublées par des changements corporels déroutants.
"À l’adolescence, il y a une métamorphose pubertaire : l’image du corps est au cœur des préoccupations. On parle d’inquiétante étrangeté, car l’adolescent est préoccupé par ce qu’il connaît de lui mais qu’il trouve étrange", explique le psychanalyste.
Si beaucoup d’adolescents passent cette période sans trop de difficultés, d’autres vivent cette dysmorphophobie de manière plus pathologique avec des troubles plus ou moins anxieux liés à la sphère corporelle.
Avec l’âge, on s’éloigne également des critères de beauté classiques, ce qui fait de cette période de la vie une période sensible à ce trouble. Si la dysmorphophobie concerne davantage les femmes, elle ne leur est pas exclusive. Les hommes peuvent développer une dysmorphophobie musculaire : ils trouvent alors que leur corps n’est jamais suffisamment musclé.
Symptômes : comment savoir si l’on est dysmorphophobique ?
Contrairement au simple complexe physique, qui touche presque tout le monde, la dysmorphophobie est une préoccupation permanente qui envahit la vie quotidienne de la personne qui en souffre à des degrés divers.
"Elle se manifeste généralement par une attention importante portée à son image, devant un miroir par exemple", explique le psychanalyste.
La personne ne se reconnaît pas, elle perçoit son corps comme un corps étranger.
"C’est une question d’identité, un refus d’être soi-même, même si ce n’est pas aussi grave que dans la psychose", poursuit le psychanalyste.
Les personnes atteintes de ce trouble peuvent avoir tendance à se changer plusieurs fois par jour pour essayer de camoufler leur apparence, leurs défauts et soulager leur insatisfaction corporelle. Certaines auront recours à la chirurgie esthétique, qui ne leur apportera pas le soulagement escompté.
D’autres sont tellement gênées par leur apparence qu’elles évitent parfois de se montrer en public ou, lorsqu’elles le font, elles sont obsédées par le regard des autres, convaincues que tout le monde scrute leurs défauts ou qu’elles ont un problème de poids.
"Le dysmorphophobique est préoccupé par l’harmonie, ce qui est parfait, ce qui est beau. La question de l’idéalité est très présente, avec une recherche perpétuelle de considération, d’ambition", décrit Houari Maïdi. "Il y a aussi un désir de se montrer qui peut être refoulé derrière ces symptômes", poursuit le psychanalyste, qui souligne le lien étroit avec le narcissisme.
Le diagnostic
Le diagnostic peut être posé tardivement car les patients ont du mal à verbaliser leur trouble, leur mal-être, leur anomalie, voire leur supposée laideur corporelle. Ils en ont souvent honte. Les pensées obsessionnelles concernant un ou quelques défauts liés à leur apparence et à leur image corporelle rendent les personnes atteintes de dysmorphophobie très anxieuses. Ce mode de pensée répétitif peut les plonger dans une grande angoisse. Leurs relations professionnelles, amicales ou familiales peuvent en être affectées.
Le diagnostic peut être posé tardivement car les patients ont du mal à verbaliser leur trouble, leur mal-être, leur anomalie, voire leur supposée laideur corporelle. Ils en ont souvent honte. Les pensées obsessionnelles concernant un ou quelques défauts liés à leur apparence et à leur image corporelle rendent les personnes atteintes de dysmorphophobie très anxieuses. Ce mode de pensée répétitif peut les plonger dans une grande angoisse. Leurs relations professionnelles, amicales ou familiales peuvent en être affectées.
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Je suis Astolpho Frappier, docteur à domicile en Belgique et auteur du site beautifulwhiteangel.be. Ma mission est de fournir des soins médicaux exceptionnels directement chez mes patients, en leur offrant la commodité et le confort de ne pas avoir à quitter leur domicile.
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