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- 1 Syndrome métabolique et résistance à l’insuline : quels liens ?
Syndrome métabolique et résistance à l’insuline : quels liens ?
"Mon médecin m’informe de ma propension au diabète", "Mon pancréas fonctionne moins bien". Avant l’apparition du diabète de type 2, différents mécanismes sont en jeu. Le principal est la résistance à l’insuline. Découvrez en détail cet état de "prédiabète" et les solutions pour y faire face.
- Comment se manifeste l’insulinorésistance ?
- Quels sont les risques d’une résistance à l’insuline ?
- Prévention et traitements de l’insulinorésistance
- Un lien entre insulinorésistance et syndrome métabolique
- Vers une nouvelle prise en charge plus globale du syndrome métabolique
Le diabète de type 2 associe une résistance à l’insuline et une anomalie de sa sécrétion à des degrés variables. Ce problème est fréquemment associé à d’autres troubles métaboliques regroupés sous le terme "syndrome métabolique".
Comment se manifeste l’insulinorésistance ?
Produite par le pancréas, l’insuline régule le taux de glucose (sucre) dans le sang en favorisant son entrée dans les cellules et sa conversion en énergie.
Cependant, une mauvaise hygiène de vie (sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires…) favorise l’augmentation du cholestérol, le surpoids et l’obésité. L’accumulation de graisse autour de la taille (adiposité abdominale) perturbera le rôle de l’insuline.
Ce phénomène de "résistance à l’insuline" se traduit par une utilisation moins efficace du sucre par l’organisme et donc par un taux de sucre dans le sang plus élevé. Cette hausse du taux de sucre dans le sang sollicite davantage le pancréas, qui augmente la sécrétion d’insuline pour compenser. Au fil des années, le pancréas s’épuise, l’intolérance au glucose apparaît, puis le diabète de type 2 s’installe.
Cette résistance à l’insuline peut être diagnostiquée par une augmentation du tour de taille. Un simple mètre de couture permettrait ainsi de repérer précocement une nouvelle menace pour vos artères et votre pancréas : le syndrome X ou syndrome métabolique.
Quels sont les risques d’une résistance à l’insuline ?
Un taux de sucre élevé pendant plusieurs années va progressivement affecter les artères et les petits vaisseaux sanguins. Les répercussions se font sentir sur tout l’organisme :
- Le cœur : les artères coronaires sont atteintes, ce qui engendre d’abord un risque d’angine de poitrine puis d’infarctus du myocarde ;
- Les yeux : le diabète est la première cause de cécité en France, due à l’atteinte des petites artères irriguant la rétine ;
- Les artères : les risques sont l’hypertension artérielle et l’artérite, avec, dans les cas les plus graves, une amputation ;
- Les nerfs : la sensibilité et la douleur diminuent dans les jambes, on parle de neuropathie ;
- Les pieds : un risque d’ulcération et de cicatrisation difficile est présent ;
- Les reins : le risque est le développement d’une insuffisance rénale chronique.
Prévention et traitements de l’insulinorésistance
Les mesures diététiques
En cas de surpoids, et notamment d’excès de graisse abdominale, toute perte de poids, même modeste, est bénéfique car elle améliore la sensibilité à l’insuline. Il est inutile de se lancer dans un régime draconien difficile à maintenir sur le long terme. Il convient plutôt de revoir ses habitudes alimentaires pour les rendre plus saines :
- Réduire la consommation de sucres rapides et de matières grasses (charcuterie, beurre, chips, crème, fromage…)
- Privilégier les glucides lents en incluant davantage de céréales complètes
- Consommer des protéines maigres comme le poisson ou la viande blanche
- Miser sur les fibres alimentaires, les fruits et les légumes
- Réduire la consommation d’alcool
Une activité physique régulière
Entretenir sa masse musculaire permet d’augmenter le débit sanguin, les muscles réagissant mieux à l’insuline. De plus, lorsqu’on fait du sport, le glucose est mieux transporté et les acides gras libres sont plus facilement consommés. L’idéal est de pratiquer entre 3 et 5 séances d’au moins 30 minutes par semaine. Il est important d’y aller progressivement, en fonction de ses capacités et toujours en accord avec son médecin en cas de pathologies connues.
Un traitement médicamenteux
Un traitement médicamenteux peut compléter les mesures hygiéno-diététiques. Il vise à réduire l’insulinorésistance et à traiter le diabète. Il s’agit de la prise d’antidiabétiques (metformine, glitazones…) par voie orale ou injectable.
Un lien entre insulinorésistance et syndrome métabolique
On parle de syndrome métabolique (aussi appelé syndrome X, syndrome d’insulinorésistance, syndrome plurimétabolique ou encore "the deadly quartet") lorsqu’une personne présente au moins trois des cinq paramètres suivants :
- Tour de taille supérieur à 102 cm chez les hommes et à 88 cm chez les femmes – à adapter selon le groupe ethnique
- Cholestérol HDL (bon cholestérol) inférieur à 40 mg/dl chez les hommes et à 50 mg/dl chez les femmes (ou sous traitement pour excès de cholestérol)
- Triglycérides supérieurs à 150 mg/dl (1,7 mmol/L) (ou sous traitement pour excès de triglycérides)
- Glycémie à jeun supérieure à 1 g/dl (ou sous traitement pour diabète)
- Tension artérielle supérieure à 130-85 mm Hg (ou sous traitement pour hypertension)
Ce phénomène devient plus fréquent avec l’âge, en cas d’antécédents cardiovasculaires, de surpoids, de manque d’activité physique, de tabagisme. Aux États-Unis, 22 % des Américains de plus de 20 ans présentent ce syndrome*. Ce chiffre est encore plus élevé chez les Américains d’origine mexicaine.
Vers une nouvelle prise en charge plus globale du syndrome métabolique
Insulinorésistance, hypertension, excès de cholestérol, surpoids… Ces phénomènes sont étroitement liés. Il y a ainsi deux fois plus d’anomalies du bilan lipidique et de cas d’hypertension chez les patients diabétiques que dans la population générale américaine. Par conséquent, le syndrome métabolique reflète l’installation d’une insulinorésistance qui a des répercussions sur tout l’organisme, notamment une accélération de l’athérosclérose et des complications cardiovasculaires. La mortalité globale à 7 ans atteint 18 % en cas de syndrome métabolique associé au diabète de type 2, contre 4,6 % en son absence*.
Le Dr Sachs, endocrinologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny, affirme que ces définitions ne font pas encore consensus, mais il est d’ores et déjà recommandé de dépister l’insulinorésistance chez les personnes obèses (10 % des Français) ou en surpoids (30 %).
Le Pr. Valensi, de l’hôpital Jean Verdier à Bondy, soutient que "les mesures hygiéno-diététiques, avec une réduction modeste du poids (de 5 à 10 %), améliorent régulièrement les composantes du syndrome d’insulinorésistance". Certains traitements oraux (comprimés) peuvent compléter cette démarche, seuls ou en association, notamment en cas de surpoids, d’excès de cholestérol ou d’hypertension artérielle. Le diabète de type 2 s’intègre ainsi souvent dans une prise en charge pluridisciplinaire basée sur l’insulinorésistance dans son ensemble, et non uniquement sur le contrôle glycémique.
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