Densité mammaire diagnostic conséquences risque de cancer du sein

By: Astolpho Frappier

Densité mammaire diagnostic conséquences risque de cancer du sein

Densité mammaire : diagnostic, conséquences, risque de cancer du sein

Les seins denses augmentent-ils le risque de cancer du sein ? Des études le montrent. Quelles sont les conséquences pour les femmes ayant une densité mammaire élevée ? Le Dr Jean-Yves Séror, radiologue et sénologue au Centre d’imagerie Duroc à Paris et membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), répond à ces questions.

  1. De quoi sont constitués les seins ?
  2. Qu’est-ce que la densité mammaire ?
  3. Comment établir le diagnostic ?
  4. Quels sont les facteurs de risque ?
  5. Quelles sont les conséquences ?
  6. Quelles sont les perspectives ?
  7. Quelle est la prévention ?

Si avoir des seins denses n’est pas anormal, cette particularité (qui concerne environ 40 % des femmes de plus de 40 ans) nécessite toutefois un suivi. En effet, une densité mammaire élevée a des conséquences. Le Dr Jean-Yves Séror, radiologue et sénologue au Centre d’imagerie Duroc à Paris et membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), fait le point.

De quoi sont constitués les seins ?

Les seins sont composés de trois éléments :

Et cela, dans des proportions variables. Certaines femmes ont plus de tissu adipeux que de tissu fibreux, et inversement.

La répartition de ces éléments affecte l’apparence des seins à la mammographie, explique Jean-Yves Séror, radiologue et sénologue au Centre d’imagerie Duroc à Paris et membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) : "En mammographie, le tissu fibreux et glandulaire apparaissent en blanc tandis que la graisse est plutôt noire".

Qu’est-ce que la densité mammaire ?

"La densité mammaire est mesurée par la proportion de tissu fibro-glandulaire par rapport au tissu adipeux", explique le Dr Séror. "Plus le tissu fibro-glandulaire est abondant, plus le sein est dense". On estime que 40 % des femmes ont des seins denses.

En 1995, une classification de la densité répartissait les seins en quatre catégories. La classification ACR-BIRADS a récemment redéfini cette classification :

  • Densité de type A : les seins sont sombres, composés principalement de graisse avec une apparence homogène. Ces seins contiennent moins de 25 % de tissu fibro-glandulaire, ce qui concerne 40 % des femmes ;
  • Densité de type B : contenant de 25 à 50 % de tissu fibro-glandulaire, ce qui concerne 25 % des femmes ;
  • Densité de type C : contenant de 50 à 75 % de tissu fibro-glandulaire, ce qui concerne 25 % des femmes ;
  • Densité de type D : les seins sont extrêmement denses et homogènes. Ils contiennent plus de 75 % de tissu fibro-glandulaire et concernent 10 % des femmes.
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La classification (A, B, C ou D) doit figurer dans les comptes-rendus de mammographie.

La densité des seins évolue avec l’âge. Au fur et à mesure que les femmes vieillissent, la masse graisseuse augmente. "Ce processus commence très tôt, vers l’âge de 30-35 ans, et s’accélère à partir de la ménopause".

Cependant, les deux tiers des femmes pré-ménopausées et un quart des femmes ménopausées ont des seins denses. Même après 70 ans, alors qu’elles ne prennent plus de traitement hormonal substitutif de la ménopause, 30 % des femmes ont encore des seins apparaissant "blancs" sur les mammographies.

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Comment établir le diagnostic ?

La densité mammaire n’est pas détectable par simple palpation. "C’est un critère radiologique et non clinique", insiste le Dr Séror. "Cela n’a rien à voir avec l’apparence des seins. Une idée fausse répandue est de penser que des seins fermes, tendus ou durs sont forcément denses".

Le calcul de la densité mammaire, qui peut varier, est néanmoins difficile à établir. Plusieurs approches sont utilisées. La mammographie bidimensionnelle (2D) est l’une d’entre elles. Cet examen quantitatif permet au radiologue de distinguer le "noir" du "blanc". Cependant, son interprétation peut être subjective, avec des variations d’interprétation entre les observateurs. D’autres techniques, comme la tomosynthèse numérique en 3D, ont été développées pour évaluer de manière plus précise et plus fiable la densité mammaire.

"La meilleure méthode d’évaluation de la densité mammaire, c’est l’œil du radiologue", souligne le Dr Séror. Le logiciel prédictif DenSeeMammo® compare la densité d’une mammographie à une base de données de mammographies de référence classées selon la classification BIRADS par des experts. Cette pratique permet une évaluation standardisée et reproductible de la densité mammaire.

Quels sont les facteurs de risque ?

La densité mammaire en tant que facteur prédictif de cancer du sein est sujet à controverse depuis plusieurs années. Cependant, actuellement, la densité mammaire semble être un critère prédictif de risque de cancer du sein.

De nombreuses études ont montré un lien entre une densité mammaire élevée et le risque de développer un cancer du sein. "Ce risque serait 4 à 5 fois plus élevé chez les femmes ayant des seins denses que chez celles ayant des seins adipeux", souligne le Dr Séror.

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La densité mammaire pourrait être un facteur de risque en lui-même, c’est-à-dire que la quantité de tissu fibro-glandulaire favoriserait la survenue d’un cancer. Elle pourrait également nuire à la détection des anomalies en les masquant. Les lésions cancéreuses ont la même couleur blanche que les fibres et les glandes. Ainsi, cette similitude d’apparence pourrait retarder le diagnostic d’un cancer.

Quelles sont les conséquences ?

En raison du lien établi entre densité et risque accru de cancer, il est important de connaître sa densité mammaire. Il est recommandé d’informer les patientes à ce sujet. Cela permet d’adapter le suivi. Selon la densité mesurée, une mammographie sera proposée tous les deux ans ou tous les ans, avec éventuellement des examens complémentaires.

Il est également important de souligner que la sensibilité d’une mammographie est d’environ 85 % pour des seins adipeux, mais tombe à 60 % pour des seins très denses (type C et D).

En ce qui concerne les examens complémentaires, les médecins généralistes et les gynécologues prescrivent généralement une échographie mammaire en complément de la mammographie. Cependant, dans certains cas particuliers, une IRM mammaire peut être recommandée. Une échographie est réalisée dans le cadre du dépistage conforme aux recommandations officielles, et une IRM peut être effectuée dans le cadre d’un bilan diagnostique ou avant un traitement suite à la découverte d’un cancer chez une patiente ayant des seins denses, précise le radiologue.

La tomosynthèse, qui permet de détecter 27 à 30 % de cancers du sein invasifs supplémentaires par rapport à une mammographie seule, pourrait également devenir un examen recommandé pour les femmes ayant des seins denses, en complément de l’échographie, selon le Dr Séror.

La généralisation de la tomosynthèse dans le dépistage est limitée en raison de l’augmentation de l’irradiation liée à cette technique qui s’ajoute aux rayonnements de la mammographie 2D. Une solution serait le développement de mammographies 2D synthétiques, qui permettraient de conserver une dose d’irradiation proche de celle de la mammographie conventionnelle tout en fournissant les informations supplémentaires de la mammographie 3D.

Concernant le risque de surdiagnostic chez les patientes ayant une densité mammaire élevée, le Dr Séror reconnaît qu’il existe un risque de surdiagnostic (10 %) mais souligne que l’échographie permet de détecter 30 % de cancers qui ne seraient pas détectés sans cet examen.

Quelles sont les perspectives ?

Il est encore débattu de savoir si la densité mammaire devrait modifier l’organisation du dépistage national en proposant des examens radiologiques annuels aux femmes de type C et D, par exemple. Outre les coûts, cette question fait débat. Cependant, la personnalisation du dépistage est probablement une évolution future, selon le radiologue.

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La réponse pourrait venir de l’étude européenne MyPeBS, qui vise à étudier l’intérêt d’un dépistage personnalisé. Huit pays y participent, dont la France. Cette étude regroupe 85 000 femmes âgées de 40 à 70 ans et inclut cinq examens et/ou facteurs de risque importants :

  • Une mammographie ;
  • Les antécédents familiaux et les biopsies ;
  • Un test salivaire pour évaluer le risque d’anomalie génétique associée ;
  • Et la densité mammaire.

Les résultats de cette étude sont attendus dans environ six ans.

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Quelle est la prévention ?

Il n’existe aucun moyen d’empêcher le développement du tissu fibro-glandulaire au détriment du tissu adipeux. En d’autres termes, il n’est pas possible d’agir sur la densité mammaire dite "constitutionnelle". Les variations hormonales (cycle menstruel, THM) peuvent modifier la constitution du tissu mammaire, mais l’augmentation de la densité est réversible.

Que les seins soient denses ou non, la prévention du cancer du sein repose sur les mesures d’hygiène de vie habituelles, à savoir la pratique d’une activité physique, la limitation de la consommation d’alcool et la maîtrise du poids – ces deux derniers facteurs augmentant la densité mammaire.

Il convient enfin de rappeler que la majorité des cancers du sein se développent chez des femmes ayant des seins "clairs", soit environ 60 % des femmes âgées de 40 à 80 ans.

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