Conjonctivite allergique : reconnaître, soigner et prévenir

Si vous larmoyez à la vue d’un chat ou si certains fards à paupières vous donnent des yeux de lapin russe, vous êtes peut-être atteint d’une conjonctivite allergique. Comment reconnaître les symptômes de l’allergie ? Comment se soigner ? Quels médecins consulter ? Voici quelques éléments de réponse.

1. Définition de la conjonctivite allergique (allergie des yeux)
2. Causes d’une conjonctivite allergique (pollens, moisissure, etc.)
3. Symptômes d’une allergie dans les yeux
4. Différencier une conjonctivite allergique, bactérienne ou virale
5. Durée d’une allergie oculaire
6. Diagnostic de l’allergie des yeux
7. Soin et traitement d’une conjonctivite allergique
8. Prévention d’une conjonctivite allergique

Comme la peau ou la muqueuse nasale, la conjonctive, fine membrane qui recouvre l’œil, est en contact permanent avec les allergènes de l’atmosphère (acariens, poils d’animaux, plumes, pollen, etc.), sur les paupières (cosmétiques) ou dans les yeux (collyre). Chez les personnes ayant un terrain allergique, ces allergènes peuvent entraîner une réaction inflammatoire de la conjonctive, similaire à celle responsable des rhinites allergiques.

Définition de la conjonctivite allergique (allergie des yeux)

Lorsque l’allergène se répand dans l’air, rhinite et conjonctivite allergiques sont souvent associées, provoquant écoulement nasal, éternuements et larmoiement. La conjonctivite peut également être isolée, notamment lorsqu’elle est liée à un produit directement en contact avec l’œil. Dans ce cas, les yeux sont rouges, picotent, démangent et pleurent. La lumière est difficile à supporter (photophobie). Souvent, les paupières sont rouges et gonflées, parfois collées le matin. Cependant, l’intensité des signes est très variable d’une personne à l’autre.

Causes d’une conjonctivite allergique (pollens, moisissure, etc.)

Comme dans toute réaction allergique, c’est l’exposition à des substances allergènes qui entraîne l’apparition de symptômes. En réponse à ces allergènes (pollens, acariens, poils d’animaux, etc.), le système immunitaire déclenche une réaction anormale en sécrétant de l’histamine, un médiateur chimique. Or, la molécule d’histamine est responsable des rougeurs, des œdèmes et des sécrétions, qui sont les symptômes typiques d’une allergie cutanée.

Symptômes d’une allergie dans les yeux

L’inflammation de la conjonctive se manifeste par des yeux larmoyants, rouges, avec une dilatation des vaisseaux sanguins de l’œil. Des sécrétions aqueuses (similaires à du mucus filandreux) peuvent être excrétées et les paupières peuvent gonfler. Des démangeaisons ("œil qui gratte") peuvent également apparaître. Bien souvent, les patients souffrent également d’une rhinorrhée (écoulement nasal).

Différenciation entre la conjonctivite allergique, bactérienne ou virale

Les conjonctivites peuvent être virales, bactériennes ou allergiques, et seul un médecin est en mesure de faire la différence. Pour vous donner quelques indices, dans la conjonctivite bactérienne (causée par une bactérie), un seul des deux yeux est touché en premier. Une sensation d’irritation peut apparaître ainsi qu’une gêne oculaire. En cas de conjonctivite bactérienne, des sécrétions purulentes et jaunâtres apparaissent. Quant aux symptômes de la conjonctivite virale, les sécrétions sont claires et liquides. Ce type d’inflammation est assez fréquent chez les enfants : causée par un virus, la conjonctivite virale est très souvent associée à une autre maladie (rhinopharyngite par exemple).

Durée d’une allergie de l’œil

Il existe deux principales formes de conjonctivite allergique : la conjonctivite allergique saisonnière et la conjonctivite allergique perannuelle. La première apparaît généralement au printemps et se poursuit en été, surtout lorsque les allergènes responsables sont les pollens des arbres et les spores de moisissures. Quant à la conjonctivite allergique perannuelle, elle dure toute l’année, sauf en cas d’éviction. Les allergènes en cause sont principalement les poils, les squames d’animaux ainsi que les acariens.

Diagnostic de l’allergie des yeux

Si le diagnostic est facile lorsque la conjonctivite s’associe à une rhinite, qui transforme l’allergique en véritable fontaine, il est beaucoup plus délicat lorsqu’elle est isolée, surtout s’il s’agit d’un premier épisode. Les conjonctivites infectieuses, notamment virales, donnent des signes identiques. C’est souvent l’évolution qui conduit à suspecter l’allergie, lorsque la conjonctivite ne guérit pas ou récidive. Dans ce cas, comme devant toute suspicion d’allergie, il faut faire réaliser un bilan complet par un médecin allergologue.

Soin et traitement d’une conjonctivite allergique

Comment soigner une conjonctivite : avec des collyres (gouttes oculaires)

Si les signes d’inflammation de l’œil sont intenses ou persistants, il est indispensable de consulter un ophtalmologiste avant de prendre des médicaments. Des collyres à base d’antihistaminiques ou de décongestionnants peuvent soulager les symptômes sans guérir l’allergie. Dans les cas les plus sévères, des collyres de corticoïdes sont efficaces, mais ne peuvent pas être utilisés de façon prolongée. Ces produits doivent être employés uniquement sous contrôle médical, car ils peuvent aggraver les infections, voire entraîner la perte de l’œil en cas d’herpès oculaire. Il est essentiel de jeter tout collyre commencé et non de le garder dans son armoire à pharmacie pour l’utiliser éventuellement lors d’un prochain épisode.

Les collyres ophtalmologiques : des allergènes potentiels

Enfin, il est important de savoir que les molécules contenues dans les collyres et les pommades ophtalmiques peuvent, elles aussi, provoquer des conjonctivites allergiques. Cette éventualité, assez fréquente, doit être évoquée chaque fois qu’un traitement oculaire entraîne irritation et démangeaisons, ou que l’affection traitée ne guérit pas, malgré les médicaments. L’arrêt ou le changement de traitement suffira alors à améliorer rapidement les symptômes.

Prévention d’une conjonctivite allergique

Le premier traitement, outre les médicaments, est l’éviction de l’allergène, lorsqu’elle est possible. Supprimer provisoirement le maquillage est un impératif en cas d’œil rouge. La guérison de la conjonctivite et sa réapparition lors d’une nouvelle application permet d’identifier la substance responsable. La présence d’une allergie de ce type doit conduire à être vigilant dans le choix de ses cosmétiques.

L’éviction est beaucoup plus difficile, voire impossible, lorsque l’allergène en cause est un pollen ou les acariens. Dans ce dernier cas, il est indispensable de réduire au minimum la poussière, en évitant moquettes, tapis, couvertures en laine, et en maintenant une hygiène rigoureuse. Une désensibilisation peut également être tentée, à condition d’avoir bien identifié la cause de l’allergie.

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